Le Monastère des Bénédictines de Prailles (79)

Monastère Des Bénédictines (Lieu-dit Pié-foulard)

Reconstruit en 1773, cet ancien logis huguenot, sera transformé en ferme au XIXème siècle. En 1999, la propriété est transformée en monastère après des travaux d'aménagement et d'extension. Les nouvelles constructions sont accolées aux anciennes dans un ensemble harmonieux.


L’histoire de notre monastère

Fondée à Poitiers au Plan du Calvaire, près de Blossac, dans le quartier Saint-Hilaire par Madame d'Orléans le 25 octobre 1617, la congrégation va s'appeler "les bénédictines de Notre-Dame-du-Calvaire" qui sera le premier monastère issue d'une réforme de l'ordre de Fontevrault menée par Madame d'Orléans, feuillantine, et le père Joseph du Tremblay, capucin. Après la révolution, elle se rassemble dans des bâtiments situés derrière le marché de Notre-Dame-la-Grande, rue Riffault. Elle est reconnue par le Pape Louis XIII. Elle meurt épuisée 6 mois après la fondation, le 25 avril 1618. 
Les monastères s'implantent à Paris. Le père Joseph du Tremblay veille sur la jeune Congrégation. Il travaille aussi à la reconquête du Poitou. 
"La Croix de Vie"
Elle est entrelacée d'une vigne symbolisant La Résurrection et donc la Vie. 
"La laque de l'Annonciation"
                           
La communauté quitte ces espaces étroits et bruyants en 1962 pour s'installer à Saint-Julien-l'Ars, entre Poitiers et Chauvigny. En 1996, la communauté, après une réflexion en congrégation, part vers un territoire plus abandonné du diocèse, le Pays Mellois, très marqué par les conflits religieux. En 1999, elle déménage dans le petit domaine rural huguenot, au lieu-dit Pié-Foulard, qui était idéal pour une installation monastique discrète et respectueuse de la nature.


La peinture sur verre existe depuis l'époque romaine et dans de nombreux pays d'Europe Centrale, mais aussi en Chine, Sénégal... Ce qui constitue la particularité de cette technique, c'est que l'on applique des couches de couleurs à l'inverse de la peinture habituelle, sur une des faces de la plaque qui devient le "dos" de la peinture, l'autre côté étant la "face" qui permet la transparence. 
  
Le verre est ainsi, à la fois, le support et la couche protectrice de la peinture.

La peinture icône sur verre un art populaire paysan traditionnel apparu en Bohême et en Transylvanie au XVIIIème et XIXème siècle. Il s'est développé notamment grâce à l'apparition de nombreuses verreries et s'inspire très librement  des icônes byzantines orthodoxes.  
 

Signification de Pié-foulard
Pié-foulard est situé sur la commune de Prailles dans le bocage Huguenot du Moyen-Poitou région passée presque totalement à la réforme. 
Pié-foulard : "Puifoullard" en 1540, "Peux-Foulard" en 1587 vient du latin podium, "lieu élevé" et foulard "petit arpent de terre". Le logis Huguenot de Pié-Foulard appartenait à la fin du XVIIème siècle à une personnalité protestante, Jacques CHALMOT, ami d'Henri IV, conseiller au parlement de Paris, député à la Rochelle en 1588, de Nantes en 1593, et secrétaire de synode de Saumur en 1596. Il fut nommer par le roi, ambassadeur de France en Suède, en 1601. Après la révocation de l'édit de Nantes en 1685, la famille émigra en Allemagne et en Hollande. 
Le logis fut reconstruit en 1773 par une famille d'AUZY qui le tenait des CHALMOT par mariage. Les d'AUZY professaient en secret la religion protestante. Dans le jardin des pierres tombales du cimetière Huguenot de leur famille gardent le souvenir de cette période : "La repose le corps de dame Julie Grellier, femme de messire d'AUZY des Granges, seigneur de Pié-Foulard, âgée de 55 ans, décédée en 1752. Passants qui lisez ceci, souvenez-vous qu'il faut mourir pour vivre". 
Dans réduit Huguenot, entre Saint-Maixent, Thorigné et Melle, se tirent de nombreuses "assemblées  du désert". Les temples furent détruits, le culte interdit, les protestants commencèrent alors à s'assembler clandestinement dans des lieux reculés et peu accessible aux dragons du roi. De terribles répressions eurent lieu. La ferme du Grand'Ry située à 2 kms du Pié-Foulard, en porte le témoignage.

Quelques particularités de notre monastère

Dans le contexte du Pays Mellois, le problème de l'unité des chrétiens, très présent dès les débuts de la congrégation, prend une nouvelle dimension. Il s'inscrit dans le projet monastique de la nouvelle implantation, donc il n'y aura ni clocher ni cloches pour résonner dans la campagne et susciter une mémoire toujours vive. La construction d'une église n'était pas envisageable dans le contexte de Prailles et des cinq villages environnants, Aigonnay, Thorigné, La Couarde, Beaussais et Vitré, qui ne possèdent pas d’église catholique, fait rare en France !
L'année commence le 31 décembre avec un livre de la Bible lu en entier et chaque année, à l'aube de Pâques, protestants et catholiques se réunissent au monastère pour célébrer la résurrection du Seigneur et partager le petit déjeuner. 



"La Croix de Lumière"


Article écrit par DJvava






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire