Le Sanctuaire de la Salette - lieu insolite (85)



Nous venons de faire un tour au sanctuaire de la Salette, situé à La Rabatelière en Vendée, un lieu de pèlerinage singulier. Merci la télévision pour nous l'avoir fait découvrir.
Une architecture qui se démarque de celle des autres édifices chrétiens en Vendée, cela mérite le coup d'œil.

Ce dernier est un assemblage de constructions insolites, fait de pierres et de briques rouges. qui s'élève dans un environnement magnifique du bocage vendéen.
 
Mon premier ressenti me renvoyait à l'art mauresque, avec ses tours crénelées en briques rouges, ses porches arrondis, ce donjon de forme carrée et ces multiples tourelles. 
Sous le presbytérat de l'abbé Hillairet, curé de La Rabatelière de 1873 à 1908, cet endroit a influencé la vie paroissiale à la fin du XIXe siècle. Le site religieux de la Salette comprend trois édifices séparés, mais situés au même endroit : le monument dédié à Notre-Dame de la Salette, le rosaire et le monument portant la Croix de Jérusalem.
Il fait mention de l'apparition de Marie à deux jeunes pasteurs, Maximin et Mélanie, sur la montagne de La Salette en 1846 au sein des Alpes.

La chapelle à la Croix de Jérusalem
Cette croix en bois de 7 mètres de hauteur, sculptée à partir du cœur d'un chêne du château voisin, a été acheminée en Palestine en 1893 et a été portée par des pèlerins lors du congrès international. Elle emprunta le chemin de la souffrance, également appelé « Via Dolorosa », dans l'ancien Jérusalem, et fit une pause près du Saint Sépulcre.
Elle fit son retour en Vendée par voie ferroviaire, et une procession se mit en route pour la récupérer à la gare de l'Herbergement, avec le curé et le Maire en tête. Elle fut ensuite ramenée à la Rabatelière (13 km), portée par des membres de la paroisse marchant pieds nus. Elle fut installée le 28 septembre 1893.
Sous La chapelle à la Croix de Jérusalem, voici la grotte du Christ mort

Le rosaire 

Un chemin de croix sinue depuis la route en contrebas jusqu'à cette tour. Sur un total de quatorze stations.

La tour du Triomphe de la Croix

Marie pleurant sur le pêché des hommes.

Marie explique sa mission à Mélanie et Maximin qui furent témoin de son apparition

Et enfin, Marie s'élevant au ciel sous les yeux surpris des enfants. 


Depuis sa fondation en 1887, la Salette suscite à la fois questionnements et admiration. Comment l'abbé Hillairet a-t-il orchestré la construction de tels édifices et pourquoi à La Rabatelière ? Il reste que le traditionnel pèlerinage, qui a lieu chaque premier dimanche de septembre, persiste. Au XIXe siècle, ils étaient 15 000, alors qu'aujourd'hui, ils ne sont plus qu'environ 600.



Le chemin de Croix

Un site vraiment déconcertant qui inspire et se prête à la méditation et à la relaxation.

Un moulin à vent se trouve derrière le sanctuaire, dont on peut faire le tour pour les plus curieux.
                                                                                                                Djvava







Chapelle du Chêne de la Menantonnière (85) près de la Rabatelière


L'abbé Hillairet, qui avait rejoint sa paroisse en mars 1873, a rendu visite à ses fidèles dans le village de la Ménantonnière moins d'une semaine après son arrivée. Au cours de cette visite, il passe devant un grand et ancien chêne qui se tenait presque au centre d'un étang. Il s'exclama "oh, quelle belle chapelle on pourrait construire-là." Les critiques ont été nombreuses. Toutefois, en continuant son idée dans la prière, la chapelle consacrée à la Sainte Famille a été érigée en 1874.

À l'intérieur, l'autel en pierre blanche surmonté des statues de Marie, Jésus et Joseph, est complètement dans le chêne. La Sainte Table est fixée sur les racines mêmes, qui servent d'agenouilloir aux personnes qui prient. 

Au col de ces racines, le chêne mesure un peu plus de 17 mètres. À la hauteur de l'autel il y a encore 10 mètres de tour. Au dessus et autour de l'autel, il forme un magnifique et solide baldaquin. Les murs couverts par de nombreux ex-voto, indiquent les nombreuses grâces obtenues auprès de la Sainte Famille.

À l'extérieur de longues et solides branches recouvraient le sanctuaire. Malheureusement le chêne a été décapité par la tempête du 13 février 1972.

Voici une vieille photo que j'ai retrouvé où l'on voit bien le vieux chêne avant qu'il ne soit décapité par la foudre. 


Sur une des photos, on distingue bien les restes du vieux chêne qu'ils ont conservé. Remarquable. 

Sur cette photo on voit bien ce magnifique chêne soutenu par des tuteurs. On distingue même un étang à côté. Ils font un pèlerinage 1er dimanche de chaque année à la Sainte Famille. 

C'est une très belle découverte très agréable et très insolite. Je la recommande. 

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Sèvres - Manufacture et Musée nationaux (75)

Une Manufacture royale

C'est en 1740 qu'un atelier de porcelaine tendre voit le jour à Vincennes, dans une tour du château royal, durant le règne de Louis XV et sous l'influence de Madame de Pompadour, qui était la favorite du roi.

En 1756, la Manufacture est déplacée à Sèvres dans un édifice érigé grâce aux efforts de Madame de Pompadour, non loin de son château à Bellevue. Mesurant 130 mètres et s'élevant sur quatre étages, la structure est construite de 1753 à 1756 par l'architecte Laurent Lindet à l'endroit où se trouvait précédemment la ferme connue sous le nom de « de la Guyarde ». Actuellement, ce bâtiment héberge un département de l’Éducation nationale. 

Louis XV, en 1759, accorde à la Manufacture de Sèvres un plus grand rayonnement en Europe en la plaçant entièrement sous le contrôle de la Couronne. Depuis sa création, la Manufacture bénéficie du soutien et de la fidélité de Madame de Pompadour en tant que cliente et mécène.
Portrait de la Marquise de Pompadour par Boucher en 1756
En 1768, deux spécialistes de la Manufacture, Pierre-Joseph Macquer et Robert Millot, mettent à jour le premier gisement français de kaolin près de Limoges. Ce matériau est crucial pour la production de la véritable porcelaine, connue sous le nom de porcelaine dure, qui a été mise sur le marché dès 1770. La pâte dure toute fraîche est systématiquement utilisée pour la sculpture à Sèvres.

De 1800 à 1847, la Manufacture de Sèvres est dirigée par le scientifique Alexandre Brongniart, brillant scientifique, chimiste et minéralogiste, a été le pionnier de l'établissement du Musée de la céramique et du verre, inauguré en 1824.

Le Musée, d'un type innovant axé sur l'aspect technique, scientifique et éducatif, visait à exposer les manifestations les plus diversifiées de l'art céramique, à travers le temps et l'espace, dans le but de stimuler la créativité des artisans et artistes de la Manufacture tout en répondant aux besoins des chercheurs, industriels et scientifiques.


1772
Porcelaine dure

La toute nouvelle pâte dure est adoptée de façon systématique pour la sculpture à Sèvres.

1800

Alexandre Brongniart
En 1800, Alexandre Brongniart (1770-1847) est nommé directeur de la Manufacture de porcelaine de Sèvres par Claude Berthollet, à la suite de la publication de son Mémoire sur l’art de l’émailleur. Il conservera cette fonction jusqu'à sa mort en 1847. Dès sa prise de fonction à la tête de la Manufacture, il exprime son désir de mettre en place un musée-laboratoire consacré aux techniques de la céramique, influencé par deux collections significatives gardées en réserve à la Manufacture. Par ailleurs, il existe des séries de modèles en terre cuite pour produire des biscuits de porcelaine, et de plus, on trouve une collection complète de vases anciens, grecs, étrusques et romains qui provient de la collection personnelle de Dominique Vivant-Denon. Cette dernière a été acquise par Louis XVI et déposée à la Manufacture en 1786. L'institution culturelle a finalement été fondée en 1824 sous le nom de "Musée Céramique et Vitrique".

Avant de débuter la visite des salles importantes, j'ai eu l'occasion d'observer quelques grands tableaux. À première vue, on aurait pu croire qu'il s'agissait de simples reproductions de grands maîtres. Cependant, une fois que je m'en suis approchée, j'ai réalisé que tout était en porcelaine. Au cours du 19ème siècle, le responsable de l'atelier a demandé la réalisation de copies d'œuvres de grands maîtres sur porcelaine, étant donné que les couleurs demeurent immuables au fil du temps. L'exploit résidait dans le fait que les couleurs ne se manifestent qu'à des températures élevées. Ainsi, les artistes peignaient à l'aveuglette, s'appuyant sur leur créativité pour produire des œuvres exceptionnelles. 

   

J'ai acquis une multitude de connaissances durant cette visite d'une heure et demie. J'ai été particulièrement surprise d'apprendre que la porcelaine a fait son apparition en Europe au XVIIIème siècle, alors qu'elle était déjà produite en Chine depuis le VIIème siècle. Depuis le XVIème siècle, l'Europe connaissait la porcelaine chinoise, bien qu'elle ne connaissait pas son processus de fabrication. C'est pourquoi, en Europe, nous avons dû nous limiter à la faïence. La faïence est fabriquée à partir d'argile colorée, c'est l'émail qui lui confère une teinte blanche, mais jamais d'un blanc pur. Les éléments en céramique sont plus fragiles et délicats. 

Vous avez plusieurs salles. Une est consacrée aux vases de taille imposante, tel que le vase de Neptune, mesurant 3,15 mètres de haut et 1,17 mètre de large avec une masse dépassant une tonne en porcelaine dure fabriquée en 1867, qui fut le plus grand modèle jamais créé par l'usine. On trouve aussi de vastes collections d'art nouveau et d'art déco.


Il y a également une section dédiée à diverses œuvres créées dans le célèbre bleu de Sèvres, bleu de cobalt défini vers 1778. 


La visite m'a offert l'occasion d'observer toute la progression de cet art, des commandes complètes passées par des nobles de France. Elle m'a donné la possibilité d'observer les changements de modes, l'étude des teintes, les variations selon les pays.

Il est impossible de vous présenter toute la collection du musée. Des visites guidées des collections permanentes et des ateliers de production sont régulièrement organisées ainsi que des conférences, ateliers de modelage, pastillage ou encore peinture sur porcelaine. Le programme détaillé se trouve sur le site de la Cité de la Céramique. 
Musée national de la Céramique
Cité de la Céramique
2 place de la Manufacture - Sèvres