Le Château royal d'Amboise

L'éperon rocheux situé au confluent de la Loire et de l'Amasse est occupé par l'homme depuis le néolithique. Avant l'arrivée des Romains, c'est le lieu de la capitale de la tribu gauloise des Turones.

En 504, a  eu lieu une rencontre entre deux rois, Clovis (roi des Francs) et Alaric II (roi des Wisigoths) qui se déroula sur ce qui était à l'époque l'île Saint-Jean (devenue maintenant l'île d'Or). Les deux rivaux se promirent une alliance éternelle qui demeura lettre morte, puisque le différend ne fut réglé que par la mort d'Alaric II à la Bataille de Vouillé en 507. Ces derniers abandonnent alors la Loire et se replient vers le sud.
En 853, lors des invasions normandes, la ville d'Amboise est pillée une première fois, puis une seconde fois plus gravement en 877-878. Le fort est incendié. Une nouvelle fois, comme les habitants n'ont pu assurer eux-mêmes leur défense, une décision s'impose, intégrer Amboise dans le domaine des comtes d’Anjou, puis celui de la maison d’Amboise-Chaumont. En 1214, la Touraine est investie par Philippe Auguste (1165- 1180- 1223), roi de France. La famille d’Amboise-Chaumont en devient la vassale.
Mais en 1431, Louis d’Amboise (1392-1469) est condamné à mort pour avoir comploté contre le favori du roi Charles VII (1403- 1422-1461), La Trémouille (1384-1446). Finalement gracié, Louis d’Amboise doit toutefois renoncer au Château d’Amboise, confisqué au profit de la Couronne. 
Commencent alors les jours les plus fastueux du château, notamment sous les règnes des rois de France Louis XI, Charles VIII et François 1er qui firent briller à Amboise une vie de cour particulièrement riche.

À la fin du XVIe siècle, grâce à sa situation stratégique, Amboise conserve sa fonction de forteresse, mais elle devient une étape pour les monarques français qui y séjournent lors de leurs voyages à travers le royaume, à l'instar d'Henri IV. (1553-1589 - 1610), Louis XIII. (1601-1610-1643), Louis XIV. (1638- 1643-1715) ou Philippe Duc d'Anjou (1683- 1700/1724-1746), son petit-fils, le futur Philippe V d'Espagne. 

En 1620, cependant, Louis XIII. ordonna la construction de nouvelles défenses. Cependant, faute d'entretien, le château tombe progressivement en ruine. Les principaux corps de logis de l'enceinte ouest du château (entre la chapelle Saint-Hubert et le Logis Charles VIII) sont démolis entre 1627 et 1660. Amboise a également servi de prison. Des prisonniers célèbres y furent détenus, comme un certain  Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des finances de Louis XIV, disgracié en 1661. Durant ce séjour, il était accompagné du célèbre capitaine mousquetaire d'Artagnan (vers 1615-1673).


Amboise sort enfin de sa torpeur au XVIIIe siècle avec Étienne-François, duc de Choiseul (1719-1785), puissant ministre de Louis XV. (1710-1715-1774). Il en devient propriétaire en 1763 en même temps que le domaine voisin de Chanteloup, où il fait construire un somptueux château dans le goût d'aujourd'hui. Il préfère donc y vivre plutôt que dans la citadelle d'Amboise, où il installe des usines.
Après la mort de Choiseul, son vaste domaine est racheté par la couronne pour passer en 1786 à Louis-Jean-Marie de Bourbon, duc de Penthièvre (1725-1793), petit-fils légitime de Louis XIV. À partir de 1789, il y fait construire des appartements. 

À la révolution, le château devient un centre de détention. En 1793, les autorités confisquent le château et son mobilier pour en faire un centre de détention et une caserne pour les vétérans des campagnes menées par les armées révolutionnaires. 
Lors de ce démantèlement, l'essentiel de la décoration du château disparaîtra : boiseries, cheminées, sculptures, tableaux, agencements, menuiseries, etc... Après un fugitif espoir de reconquérir leur propriété, l'héritière du duc de Penthièvre Louise-Marie-Adélaïde, duchesse d'Orléans s'exile après le coup d'État du 4 septembre 1797 et sur la base du décret qui contraint les Bourbons à quitter la France.
En 1814, lors de la première restauration, le château est rendu à l'héritière du duc de Penthièvre, Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon, duchesse d'Orléans (1753-1821), revenue de l'exil espagnol. Après avoir repris provisoirement pendant cent jours son occupation de forteresse-prison, Amboise est définitivement rendue à la famille d'Orléans en 1815.
Après sa mort, la duchesse transmet le domaine d'Amboise à son fils Louis-Philippe (1773-1830/1848-1850), futur roi de France. Il a commandé des rénovations pour transformer le château en station balnéaire. Ces travaux sont confiés au célèbre architecte Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853) et à son élève Pierre-Bernard Lefranc (1795-1856). Le roi Louis-Philippe, 1er ardent défenseur du patrimoine français, soutient le classement des monuments emblématiques de l'histoire nationale, au premier rang desquels figure Amboise, classée depuis 1840. 

Dans toute la visite du château et son histoire très longue, mais très riche, c'est la "tour des Minimes", dite tour cavalière qui m'a le plus intéressée. 
Les tours cavalières du château royal d’Amboise constituent l’un des attributs emblématiques du château royal d’Amboise. Ces deux tours presque doubles ont été construites entre 1495 et 1498 à l'initiative du roi Charles VIII. dans le cadre des grands travaux de transformation du château royal d'Amboise réalisés sous son règne. 
Les tours Minimes et Heurtault sont des modèles uniques de tours à rampe cavalière en France. Ils sont occupés par deux rampes en spirale en pente douce, prises entre les murs extérieurs et le moyeu central creux. Si le pôle central de la Tour Heurtault n'est plus accessible, les visiteurs peuvent toujours le découvrir depuis la Tour des Minimes lors des visites guidées "Les Coulisses de l'Histoire". La vue est vraiment spectaculaire.
    
Cette large tour cavalière, haute de 30 mètres, permettait aux cavaliers de rejoindre son sommet grâce à une rampe en pente douce. C’est à pied qu’on la gravit aujourd’hui. Une fois arrivé en haut, le panorama à 360° sur le fleuve et les paysages de la vallée de la Loire est tout simplement magique !
C'est par-là que l'on ressort également. 





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