Située en plein coeur de La Rochelle, la place de Verdun est spacieuse et il est très agréable d'y déambuler.
Le long de la place, des arches de pierres et arcades abritent de nombreux commerces et de vieilles demeures se dressent majestueusement. Sur la place, un vieux manège continue de tourner.
De style Belle Epoque, le Café de la Paix est incontournable pour y déguster un bon chocolat chaud ou y déguster de bons petits plats dans un environnement 1900, tout en y croisant des célébrités (Edith Piaf, Lino Ventura...). Je n'en dis pas plus. A vous de les découvrir.
La Cathédrale Saint-Louis
Classée monument historique le 30 octobre 1906, la cathédrale Saint-Louis de La Rochelle est en partie construite sur l'église Saint-Barthélémy édifiée dont on peut encore apercevoir le clocher gothique derrière elle et qui date du XVe siècle.
La coupole de la cathédrale Saint-Louis est décorée de tableaux du Rochelais William Bouguereau, en contraste avec les ex-voto de marine des XVIIe et XVIIIe siècles présentés dans la troisième chapelle du bas-côté gauche.
Les sépultures issues des fouilles de l'église des Templiers, moines soldats installés à La Rochelle au XIIe siècle.
Les vitraux méritent également une pause. Par exemple, celui de la seconde chapelle évoque les missions de Saint-Louis-Marie Grignion de Montfort à La Rochelle.
Un vitrail de Lucien-Léopold Lobin (1837-1892) représentant deux Anges présentant au Christ
Voici d'autres vitraux
Les six prêtres martyrs oubliés de la Révolution française à la RochelleEn 1789, Louis XVI réunit les États généraux après l'échec de ses projets de réformes.
Certains députés aspirent à une réforme majeure de l'État et se présentent comme Assemblée nationale. Ses projets incluent la mise en place d'une Constitution civile du clergé. La législation est adoptée. Cette loi est condamnée sans réserve par la réponse du pape, qui est arrivée trop tard. Par conséquent, les prêtres qui sont restés fidèles au pape sont réfractaires et ennemis de la Nation.
Les prêtres réfractaires sont pourchassés et un grand nombre est arrêté.
Le destin tragique de six prêtres de la région les conduira jusqu'à la mort sur le port de La Rochelle. Le diocèse de La Rochelle en compte trois : le père Charles Cornuault, curé de Noireterre, le père Michel-Jean-Marie Ogeard, curé de Noirlieu et le père Christophe Violleau, curé de la Chapelle-Gaudin. En attendant d'embarquer, ils sont enfermés dans les prisons de La Rochelle en compagnie d'un autre prêtre, le Père Louis Hulé, curé de Largeasse, près d'Airvault. Celui-ci avait été enfermé au début de l'année 1793 dans les prisons de la Rochelle, par les administrateurs du même district.
Il est décidé de transférer les prêtres sur l'île de Ré, en attendant leur déportation en Guyane. Ils
ne sont plus considérés comme des hommes mais comme un poids à la charge de la Nation.
Le 21 mars 1793, des soldats entreprennent le transfert des quatre prêtres vers le port depuis le palais de justice afin qu'ils puissent embarquer. Quelques personnes attendaient les prisonniers.
Au passage du convoi, la foule excitée jette des pierres et des insultes aux prisonniers. Les militaires se rendent alors à la tour de la Chaîne. Pendant le trajet, plusieurs prêtres sont touchés. Les malheureux sont réunis dans le corps de garde de la tour, puis la foule s'empare des victimes qui sont massacrées et mutilées par les émeutiers. Les têtes des détenus sont déplacées à l'aide de fourches. La charrette traîne les cadavres mutilés dans les rues de la ville.
Le jour suivant, trois prêtres arrivent en bateau à La Rochelle pour s'en aller eux aussi en Guyane : l'abbé Malerbeau, vicaire d'Aytré, le père Dauche et le père André Vergé, prêtres de la congrégation des missionnaires de Marie, dans le diocèse de Luçon. Un groupe de personnes les attend toujours sur le port. Darbelet y est également. Deux des prêtres sont pris par les émeutiers et massacrés. Les cadavres sont laissés longtemps sur le quai.
L’abbé Malerbeau, habillé en civil, est sauvé in extremis par un grenadier.
Mgr Jean-Charles de Coucy, évêque de La Rochelle, exilé en Espagne, leur adresse alors une lettre pastorale, où il les qualifie de véritables martyrs :
« Le crime poursuit la vertu avec l’acharnement de l’enfer, et, parmi une infinité de
victimes de tout âge, de tout sexe, de toute condition, nous comptons de nos vénérables
coopérateurs, dignes Martyrs de J.-C., qui, après trois années de combats, et six mois de
chaînes, ont scellé leur glorieuse confession de leur sang, dans notre ville épiscopale, le 21
du mois de mars dernier ...». En 1795, l’affaire fut jugée par le tribunal de Saintes qui acquittât les émeutiers pour motif de
« faits révolutionnaires », excepté Darbelet, mais il fut finalement libéré.
En 1926, ils furent béatifiés comme martyrs par le pape Pie IX en témoignage de leur foi et de
leur fidélité à l’Eglise. Une plaque les honore
dans cette cathédrale.
Le Musée du Nouveau Monde
Installé dans un hôtel particulier du 18ème siècle "L'hôtel Fleuriau", le musée est étagé sur plusieurs niveaux. Il est consacré aux relations entre La Rochelle et les Amériques. Un lieu rempli d'histoire rappelant la traite négrière, les productions coloniales, les abolitions de l'esclavage, les explorations, la traite des fourrures, la rencontre des Hurons et des Iroquois, l'Indépendance, les Indiens des plaines, la ruée vers l'or et des images, des allégories, de l'art et de la littérature.
Toussaint Louverture, figure de la révolution haïtienne, des mouvements anticolonialistes et de l'émancipation des noirs, vous accueille dans la cour du musée.
Au dernier étage, une exposition temporaire à ne pas louper. Fabriqué avec des matériaux de récupération, cette œuvre d'un artiste plasticien du Bénin (Serge Mikpon dit Aston) dénonce la traite des Noirs et le commerce triangulaire. Au mur, l'Afrique est représentée par l'artiste à l'aide de boutons, dés et autres matériaux.
Le mémorial des éléphants
Ce magnifique monument a été élevé par un Comité de propagande coloniale 50 ans après les traités qui donnèrent à la France cette belle et riche colonie qu'est la Côte-d'Ivoire.
3 médaillons surplombant une carte de l'Afrique représentant Arthur Verdier, marin aventurier qui ouvrit des comptoir à Grand-Bassan et fut nommé résident de France ; Amédée Brétignère, entrepreneur et organisateur la 1ère plantation de café, qui reprit les affaires d'Arthur Vernier et Marcel Treich-Laplène, explorateur qui négocia des traités de protectorat et remplacera Brétignère.
Cette stèle centrale est encadrée de 2 éléphants et au pied de celle-ci 2 masques traditionnels avec des sceptres.
Dans les rues adjacentes, il y a aussi le clocher Saint-Barthélémy et le musée des Beaux- Arts que nous visiterons une prochaine fois.
Accessibilité : Tous les parkings sont payants mais ils sont nombreux.
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