Jean-François Cail, un personnage méconnu et ingénieux

Jean-François Cail est né à Chef-Boutonne le 8 février 1804, mort le 22 mai 1871 à la Faye en Charente. Il était le troisième enfant d'une famille de huit enfants. Sa famille est issue d'un milieu paysan modeste. Son père était sacristain et exerçait le métier de charron.
Les conditions de vie sociale de la famille étaient telles que Jean-François, bien que très talentueux et intelligent, dut quitter l'école à l'âge de 9 ans car son père ne pouvait pas payer son professeur. 
Ne pouvant plus fréquenter l'école, mais trop jeune pour entrer en apprentissage, Jean-François Cail va chercher un moyen de gagner de l'argent pour sa famille. Il invente à l'aide de fer blanc, d'un poinçon et d'un marteau, une râpe à pomme de terre. Il la vend les samedis sur le marché de Chef-Boutonne aux ménagères. Notre jeune débrouillard était bien loin de penser que des années plus tard, il fabriquerait et ferait breveter des râpes à betteraves et produirait de la farine pour sauver les Parisiens de la famine.

Apprenti chaudronnier, il quitte sa ville natale à l'âge de 12 ans contre l'avis de ses parents pour participer à un tour de France. Son tour de France, se terminant à Paris, dure 5 ans et ne comprend que 3 étapes : « Luçon, Niort et Orléans ». L'apprenti travaille et se forme sans relâche, désireux d'apprendre toutes les ficelles du métier.

Il arrive à Paris à l'âge de 20 ans, affublé de son surnom de compagnon « Poitevin », et possède une riche expérience professionnelle qui fait de lui un ouvrier compétent prêt à se lancer dans l'industrie. Un monde émergent qui exige le développement d’hommes comme lui.
Ouvrier, chez Derosne, société spécialisée dans la fabrication des appareils pour le sucre. Très vite remarqué, il devient directeur intéressé dès 1830. C'est le début d'une belle histoire alliant les idées théoriques de Derosne aux dispositions pratiques de Cail, Jean-François supplée le patron lorsqu'il part pour promouvoir leurs productions. Il construit des équipements, mène des expérimentations, participe à la recherche et au développement d'équipements pour sa distillation ou sa production de sucre. En 1936, M. Derosne en fait son associé et fonde la société Derosne-Cail. À la mort de Charles Derosne en 1946, il lui succède. 

L'entreprise va avec succès participer à la fabrication de sucreries de betteraves, comme à Ruffec en Charente, ou à Étrépagny dans l'Eure, mais se lance aussi dans la production de sucre de cannes aux Antilles, fournissant machines et investissant dans les sucreries locales, la société va largement contribuer au développement économique des îles, mettant fin au système de « l'habitation sucrerie », modèle issu de l'esclavage et il fait de la Société Cail le premier fabricant mondial d’appareils pour sucreries.



Au début des années 1840, l'entreprise commence à produire des locomotives en s'appuyant sur son savoir-faire métallurgique, dès les débuts des chemins de fer en France. Il achète une licence pour la locomotive Crampton conçue par l'ingénieur anglais Thomas Russell Crampton, une locomotive déjà très efficace mais que Cail et son équipe entendent améliorer. Elle sera décrite à la fin du XXème comme « le TGV du XIXème siècle », car elle roulait à 120 km/h, dès 1862. Les commandes vont alors affluer.  

L'entreprise compte alors plus de 1 500 employés et il reste seul aux commandes. Installée à Paris, à Chaillot, puis à Grenelle, et devenue la Société J.F Cail & Cie, elle va ouvrir des usines à Bruxelles, Denain, Amsterdam et Saint-Pétersbourg et se diversifier dans les voies ferrées, les ponts métalliques et les machines-outils, devenant un pionnier de la révolution industrielle. Il construira entre autres le pont de fer de Moulins, le pont d'Arcole à Paris ou le palais de l'Exposition universelle de 1867, un pavillon sphérique sur le Champ-de-Mars de 500 mètres de long sur 384 de large, couvrant avec ses annexes 15 hectares de terrain. Il était situé à l'emplacement actuel de la tour Eiffel. 

En 1875, un impressionnant château fut construit, qu'il n'habita pas - sur un domaine de 1635 hectares, qui s'agrandit plus tard jusqu'à 2000 hectares. L'action se poursuit jusqu'en 1949-1949, lorsque des unités familiales détruisent la ferme, ainsi qu'une ferme de 18 000 hectares en Ukraine avec quatre sucreries.

À la tête d'une énorme fortune, il est sensible aux conditions de travail. En 1850, il crée un fonds d'entraide auquel il consacre le dixième des bénéfices de son entreprise. Jean-François Cail s'implique activement dans différents projets visant à améliorer la vie et la vie professionnelle. Il construit ainsi à Paris, 31 immeubles offrant tout le confort pour ses salariés, ainsi que des jardins d'enfants, des écoles et un théâtre, aujourd'hui les Bouffes du Nord.

Locomotive CRAMPTON, sur les Champs-Elysées lors de l'exposition ferroviaire en 2003.




Article écrit par DJvava



Château de Javarzay (79)

Avec sa façade en tuffeau et ses toits pointus en ardoise, le château de Javarzay aurait été tout sauf un petit château de la Loire s'il n'avait pas vu le jour au bord de la Boutonne en 1515. Du Moyen Âge, il possède des coursives, des balustrades, de grosses poutres, mais en France, il y a eu un boom de la Renaissance et l'architecte de Tours l'a également doté de grandes fenêtres décorées et de jolies décorations sculpturales. Il faut dire que son commanditaire, François de Rochechouart, fut gouverneur de Gênes de 1508 à 1512 par la grâce d'Henri II, et qu'il revint de ces campagnes d'Italie avec de nombreuses idées décoratives.
 
Après la révolution, elle passa par différentes familles et resta plus ou moins en ruines. Mais dès 1982, le Château commence à renaître lorsqu'il est racheté par la commune de Chef-Boutonne.
Depuis 1983, le Château a retrouvé son magnifique aspect, grâce notamment à l'activité de l'association "Les Amis du Château de Javarzay" et à la vaste opération de restauration menée par les Monuments Historiques en 1995.
L'aménagement des chambres sont l'œuvre des "Amis du Château", rejoints en 2003 par "La C.A.I.L."
Le secteur de Javarzay est occupé depuis l'Antiquité par une ferme gallo-romaine, le secteur de GAVARCIUS, et l'origine du nom JAVARZAY est un nom qui évolue au fil du temps.
Le site devient un domaine royal mérovingien au VIème siècle. Clotaire Ier, fils de Clovis et époux de Radegonde, y vécut en 559 et reçut le légendaire ermite Saint Junien. 
Château d'origine

Du château, le plus impressionnant de son époque dans les Deux-Sèvres, il ne reste qu'un édifice combinant deux tours et une chapelle. L'aile gauche a été détruite et l'aile droite est un bâtiment plus récent. L'enceinte fut démolie en 1820-1824 et les sculptures disparurent. L'orangerie date de 1854.

Le château de Javarzay a été classé monument historique en 1862.

L'architecture
Construit au XVIème siècle par l'architecte Tourangeau, bâti en pierres de tuffeau et bardé d'ardoise, le château de Javarzay présente la silhouette d'un petit château de la Loire.
Le grand portail d'entrée allie à la fois les aspects féodaux et Renaissance. Sa tour carrée, flanquée de tours de guet, domine le site et ses environs. Sur ses deux façades, les passants sont divertis par des fenêtres à la décoration Renaissance très riche et soignée. Son porche présente les traces d'un ancien pont-levis et de nombreux couloirs carrossables et piétons. Cela mène à une cour désormais symbolisée par un if qui représente certaines des douze tours d'origine.
Un escalier à vis unique de style féodal dessert toutes les pièces du Château.

La grosse tour d’angle entourée d’un chemin de ronde à larges créneaux est surmontée d’une toiture conique très élancée. Ses mâchicoulis sont impressionnants. La visite met en lumière l’exceptionnelle charpente d’origine.
Accolée au corps de l’ancien logis seigneurial, entre les deux tours, l’orangerie du XIXème accueille les visiteurs.

Ce magnifique château abrite trois expositions. La première dédiée aux illustres propriétaires du château, la deuxième à Jean-François Cail, un gamin pauvre du village qui partit apprenti chaudronnier et devint l’un des plus grands capitaines d’industrie du second Empire. La troisième, enfin, évoque les coiffes et bonnets féminins typiques de la région. Visite libre et innovante de l'histoire. 

Article écrit par DJvava

Musée "des Commerces d'Autrefois" à Rochefort (17)

Le Musée des Commerces d'Autrefois de Rochefort est un formidable voyage au XIXème siècle. Autrefois entrepôt commercial, il est installé dans de petites salles qui présentent les commerces de l'époque de la manière la plus divertissante et la plus riche.

Débutant par la présentation d’un atelier de réparation de vélos et d’une station essence équipée de sa pompe en verre, la visite vous entraîne ensuite dans le décor d’un bistrot à l’époque où l’absinthe était le produit star. Partout où l'on regarde, nous trouvons des objets authentiques qui créent une atmosphère chaleureuse. 



Le parcours présente donc une ambiance quotidienne autour de commerces tels qu'un chapelier, un pressing ou une épicerie. Il ne s’agit pas seulement de montrer la chaussure au nom du cordonnier, tout le matériel d’époque est soigneusement collecté et présenté, pour que l’œil ne se lasse pas un instant. On voit apparaître une photo d’un lieu important, ainsi que des publicités. 

Des publicités et des affiches ornent les murs et nous sommes heureux de dire que de nombreuses marques nous sont parvenues à peine modernisées, comme la "vache qui rit". Vous avez beaucoup de vieux journaux de l'époque comme : "La semaine de Suzette, Bernadette, Le Miroir des sports, Le journal illustré, Don Quichotte, La Charente Inférieure,..."
C'est un magnifique voyage. 


Ce musée est une histoire de famille et de passion. Il a ouvert ses portes le 7 juillet 1990 au public. Au départ il se nomme les "Métiers de Mercure" en référence à Mercure, dieu romain protecteur des marchands et des commerçants. Il est devenu le Musée des Commerces d'Autrefois en 2001.



Article écrit par DJvava