Talmont-sur-Gironde (33)


Le village de Talmont sur Gironde est une ancienne bastide caractéristique avec son promontoire dominant l'estuaire de la Gironde. Talmont a gardé son plan originel de bastide, édifiée en 1284 par Edouard 1er d'Aquitaine. Dominant le village, la magnifique église de Sainte-Radegonde, bijou de l'art roman, est encore fortifiée de remparts.

L'érosion abîme les protections de l'église Sainte-Radegonde de Talmont sur Gironde.

Voici une vue d'ensemble depuis la falaise sud, puis franchir la grille d'entrée dans le cimetière et faire le tour de l'église pour bien prendre en compte sa géométrie tout en profitant des vues sur l'estuaire, ensuite s'attarder sur les détails de l'architecture et sur les sculptures, enfin pénétrer à l'intérieur de l'édifice.

Prenez du recul en longeant la falaise côté sud de l’église. C'est de là que la position de l'église au bord de la falaise apparaît dans toute son harmonie et son équilibre. L’abside et les toits de tuiles romanes sont éclairés par le soleil.
On distingue bien les trois parties, l'abside sur la gauche, l'entrée du transept au centre et sur la droite, la nef tronquée avec le parvis côté ouest. 
Après avoir franchi la grille d'entrée dans le cimetière, il est intéressant de prendre du recul en faisant quelque pas vers la partie du cimetière côté village, de façon à avoir une vue d'ensemble de la façade nord de l'édifice.
Le panneau fixé sur le côté extérieur du mur du cimetière, sur la gauche de la grille d'entrée, nous donne quelques informations sur l'historique du monument :
"Edifiée à l'initiative des Bénédictins de Saint-Jean d'Angély au point haut de la falaise, durant le 12ème  siècle (1140-1170) - style roman saintongeais - fortifiée vers le 13ème siècle - nef amputée à la fin du 14ème siècle par l'écroulement d'une ou deux travées, d'où la construction d'un portail gothique à l'ouest".
Elle présente un aspect trapu, puissant, avec sa tour carrée tout en haut de l’édifice. Elle a subi les assauts des hommes et de la mer. Elle a été sauvée par des travaux de consolidation de la falaise. Elle a fait l'objet de nombreuses restaurations.

"Décor extérieurLes voussures du portail nord sont en effet abondamment sculptées. 
Ces sculptures remarquables ont fait l’objet ces dernières années, de restaurations qui tentent de retrouver l’origine romane.
En examinant un peu plus attentivement les figures sculptées, on se rend compte de la diversité de l’inspiration des sculpteurs, les anges, les Saints, des hommes tirant un animal,  les représentations du bestiaire,...

les sculptures de l'exceptionnel portail latéral nord sont pour la plus grande partie authentiques. Les interprétations les plus vraisemblables, entre de nombreuses hypothèses, y voient un "sermon" imagé sur les thèmes conjoints du salut de l'âme aux prises avec le Mal, et du sacrement de pénitence."




Les modillons de l'abside et des absidioles sont presque tous des répliques modernes. Elles fourmillent d'animaux et de figures 

humaines ou fantastiques, représentés sur les modillons des corniches. 




On pénètre à l'intérieur de l'église par le portail Nord. La restauration terminée en 2004 a donné naissance à une image complètement renouvelée de l'intérieur de l'édifice. 
L'éclairage naturel et l'éclairage artificiel de la voûte du choeur donnent à l'ensemble beaucoup d'harmonie et de pureté. On est surpris par la hauteur de la voûte du choeur, hauteur que l'aspect ramassé de l'extérieur ne laissait pas imaginer. Sur la gauche, accrochée à la voûte de l'absidiole, on ne manquera pas la belle maquette de frégate, ex-voto de la fin du 19ème siècle.
 

Sainte Radegonde est une Sainte très populaire en Poitou-Charentes.
Plusieurs églises lui sont consacrées. Son histoire :
"En 531, les rois francs, Clotaire et Thierry, fils de Clovis, envahissent la Thuringe, massacrent les habitants, pillent la région.
Les deux enfants du roi thuringien Bertaire sont capturés. Radegonde, âgée d'une dizaine d'années, et son jeune frère, font partie du butin de Clotaire... 
Clotaire lui fait donner une bonne culture latine. Après quelques années, il projette d'en faire son épouse. Radegonde finit par accepter le mariage et les contraintes de sa vie de souveraine.
Le jeune frère de Radegonde vivait à la cour du roi Clotaire. Celui-ci, craignant qu'il n'aille rejoindre les Thuringiens, le fit assassiner. C'est alors que Radegonde, rebutée par cet ultime meurtre et la conduite violente de son mari, demande à l'évêque de Noyon, Saint Médard, de la consacrer à Dieu.
En 550, Radegonde décide d'établir son monastère à Poitiers. Les pauvres sont accueillis au monastère, les malades soignés..., sa réputation s'étend au delà de la région.
La reine moniale meurt le 13 août 587. Ses obsèques sont célébrés par Grégoire de Tours qui a laissé un témoignage émouvant de la cérémonie.
Selon sa volonté, Radegonde est inhumée dans la chapelle Sainte-Marie-hors-les-murs bâtie pour recevoir son corps. Cette chapelle sera reconstruite et deviendra l'église Sainte-Radegonde de Poitiers."
Voici quelques photos des chapiteaux de Ste-Radegonde
À l’intérieur, les chapiteaux de la croisée du transept portent des motifs végétaux, des crossettes, des scènes de combat entre des lions, des oiseaux, des monstres ; sur la pile nord-est, on devine saint Georges protégeant une femme du dragon.

Voici quelques photos du cimetière et des alentours.

Est-il un cimetière plus marin que celui de Talmont ? Jouxtant l'église Ste-Radegonde, situé au bord des remparts, bâtis contre la falaise, il domine les flots, suspendu, à l'extrémité, ultime étape de l'envol.

Classé aux Monuments Historiques en 1934, on y découvre d'anciens cénotaphes "Tombeau élevé à la mémoire d'un mort et qui ne contient pas son corps". 

Il y a de nombreuses tombes en forme de cercueil posés sur deux supports; certains sont de la fin du 20ème siècle, mais l'air marin les a vieilli précocement et ils ne se distinguent pas des autres.
Ce cimetière classé est encore vivant, certaines inhumations datent de ce siècle. 

 









Saint-Thomas de Conac (33)


La très ancienne église de St Thomas de Cônac, dont le premier édifice en pierre (de dimensions beaucoup plus modestes) remonte au XIe siècle, appartenait aux seigneurs de Cônac avant qu'elle soit donnée à la lointaine abbaye de Savigny, près de Lyon, en 1062, laquelle se chargerait de faire construire un prieuré jouxtant l'édifice abritant trois religieux. Dans le même temps, l'abbaye allait offrir à l'église une architecture romane. 
Mais comme pratiquement toutes les églises romanes de la région qui ont eu à subir les épreuves du temps et 
des guerres, par des réfections successives, cette église a connu diverses modifications et s'est agrandie au fil des siècles.
Ainsi, de l'époque romane, il reste peu de chose. La partie la mieux conversée reste l'abside que l'abbaye de Savigny fit orner d'un pur style roman autour de 1100, mais on constate que seuls deux chapiteaux de l'arcature basse de l'abside sont anciens. On peut apprécier aussi les chapiteaux des  arcatures supérieures aux motifs à palmettes, grandes feuilles et oiseaux. 


Le clocher, qui n’existait pas aux origines de l’église, avait été construit également dans un style roman  qui le dotait à sa base de trois petites fenêtres en arcade sur chaque face. Mais après la guerre de Cent-ans, il fut reconstruit dans un appareil plus austère tel que nous le voyons aujourd’hui.


Le portail principal en surépaisseur est orné d'un arc central à voussures amorties en tores, flanqué de deux arcs brisés aveugles à une seule voussure et souligné d'un fort cordon sculpté. L'ensemble se compose sous une corniche surmontée d'un oculus. De chaque côté, deux portes auxiliaires en plein cintre sont surmontées chacune d'une fenêtre de même style. Tous les encadrements des ouvertures sont supportés par de fines colonnes. 

La curieuse église monumentale de Saint-Thomas de Cônac se dresse sur une vaste place dégagée au centre d'un petit bourg. 

Plusieurs fois reconstruite et remaniée aux XIV et XIXe siècles, on lui attribue des origines du XIe siècle puisque c'est vers 1070 que l'église Saint-Thomas fut donnée à l'abbaye de Savigny. 

Au début du XIXe siècle, l'unique nef fut dotée de deux collatéraux réunis dans un ensemble unifié par la façade ouest. 

Relativement basse et très large, la façade est percée de trois portes très espacées.

Le clocher de base gothique a été plusieurs fois modifié. Terminé par une toiture-terrasse, il rejette toutes les pluies par des gargouilles du XVIIe siècle en forme de fut de canon.  Le chevet se caractérise par la diversité de son appareillage. La partie basse de l'hémicycle est construite

régulièrement en petits moellons, témoignage de la construction primitive. A la fin du XIe siècle, des contreforts  plats ont été ajoutés en même temps que les petites baies étaient remplacées par d'autres plus larges et  encadrées par des pierres de taille. 


  




 









Cimetière de Blaye (33)


Nous venions tout juste d'entrer dans Blaye, lorsque nous sommes passées devant ce magnifique cimetière. Le seul de la commune situé tout près de l'hôpital.

Il nous était impossible de l'ignorer, tant ce que nous avions aperçu, nous avait subjugué. En effet, de magnifiques chefs-d'oeuvre s'offraient à nous.