Sainte-Anne-d'Auray (56), lieu de pèlerinage

Totalement imprévue dans notre parcours, Sainte-Anne nous est apparue au détour d'une rue. L'immensité des monuments nous a intrigué et nous avons décidé de nous y arrêter et de visiter. Malheureusement, nous n'avons pu admirer l'intérieur de la basilique. Une grande messe y était célébrée et 130 motards venus de tout horizon amoncelait le parvis afin de célébrer leur pèlerinage, sous l'oeil bienveillant de leur aumônier, Antoine de Roerck. Un moment particulièrement émouvant.

Chaque lieu a son importance et dégage une profonde sérénité. Mais, avant de vous en dire d'avantage, voici un peu d'histoire.

Ancien hameau d'une quarantaine d'habitations, Sainte-Anne-d'Auray s'appelait jadis Ker Anna (village d'Anne).

Le culte d'Anne, grand-mère de Jésus, s'est développé suite à l'apparition de celle-ci auprès du laboureur local Yvon Nicolazic, en 1625. Elle lui indiqua le lieu, demanda de reconstruire sa chapelle et d'en prendre soin. Les siècles passant, elle est devenue une basilique.

Sainte-Anne est la patronne de toute la Bretagne. Dans chaque endroit saint, vous la retrouverez avec, à son côté, sa fille Marie. Son apparition est toujours commémorée.

Devenue paroisse en 1937 en regroupant plusieurs hameaux, elle devient une commune indépendante en 1950.

En 1944, les allemands ont tenté de l'incendier, mais le feu n'a jamais pris. Il en reste, cependant, des traces au niveau des confessionnaux.

La paroisse est devenue un sanctuaire regroupant plusieurs monuments de différentes époques :

La Basilique. Construite de 1866 à 1872, elle accueille 800 000 visiteurs par an. Tous les ans, le 26 Juillet exactement, 20 à 30 000 pèlerins assistent au grand pardon de Sainte-Anne. Elle se situe au 3ème rang des pèlerinages français (derrière Lourdes et Lisieux).

La fontaine, lieu de la première apparition d'Anne (1900).

Le scala sancta (1662 - signifie saint escalier). Les pèlerins y sont invités à faire une demande pénitentielle personnelle. Les femmes y montaient à genoux.
Le mémorial de la Grande Guerre (1922 à 1932), érigé par les 5 diocèses de Bretagne pour garder le souvenir des 240 000 bretons victimes de la première guerre mondiale. Sous le mémorial, un crypte dans laquelle chaque autel représente un diocèse.

La statue monumentale de Sainte-Anne et Marie, faite de granit de Kersanton, pesant 12,5 tonnes et mesurant 5,64 mètres. Cette statue se trouvait initialement jusqu'en 1972, en haut de la tour, mais frappée par la foudre en 1939, elle devenait un danger. Elle a donc été descendue et installée dans le parc, face à Yvon Nicolazic, le laboureur.
Nous ne vous disons pas tout. Il y a d'autres lieux et monuments à découvrir dans ce sanctuaire. Voici un plan pour vous aider. Bonne visite !


La pointe de Saint-Gildas - Saint-Brévin - Tout une histoire

La pointe Saint-Gildas, est un ancien poste qui a été converti en 1845 en Sémaphore, puis quelques années après, en 1954 en phare.
Les Sémaphores sont des bâtiments militaires mis en place le long des côtes françaises à compter du XIXème siècle, et dont certains sont encore en activités.
Le mât sémaphorique, est composé de trois ailes divisées en deux parties. L'une pleine, qui indique le signe, et l'autre vide, qui sert de contre-poids. Chaque bras peut indiquer 7 positions, indiquant un chiffre de 0 à 6. Plus de 300 signaux peuvent être faits grâce à ce système.
C’est une grande avancée ! pour l'époque. Aujourd'hui, le phare qui à remplacé le Sémaphore en 1954, est contrôlé de Saint-Nazaire, et ce feu contribue à assurer la sécurité des navigateurs.
Venez prendre un bon bol d'air à la Pointe de Saint-Gildas. C'est un point de vue exceptionnel sur l'estuaire de la Loire. Beaucoup de sentiers de promenade très agréables, avec des criques, des falaises et grottes marines.
L'histoire a laissé des traces. C'est un patrimoine historique, maritime et militaire. Vous avez des blockhaus datant de la seconde guerre mondiale qui se trouvent dispersés sur toute la côte.

Un poste d'observation pour support radar
C'est une sorte de losange bétonné qui supportait pendant la guerre, un radar repérant les navires, ainsi qu'un grand télémètre qui permettait de mesurer la distance de l'objectif visé. 

Les quelques blockhaus restant faisaient partie d'une ancienne forteresse de la pointe Saint-Gildas.
C'est un Tobrouk
Mais pour connaître, la suite, allez-vous balader là-bas. Il existe deux circuits de la pointe Saint-Gildas qui vous permettra de découvrir le paysage et son histoire. Et notamment, l'histoire du Lancastria, l'histoire oubliée d'un naufrage. Il a été coulé par les allemands le 17 juin 1940 au large de la pointe St-Gildas et à 17 km de St-Nazaire. 

Ce naufrage du Lancastria a fait probablement plus de 4 000 victimes, c'est l'un des plus meurtriers de l'histoire. Une bouée rouge signale l'emplacement de l'épave, qui repose par 24 m de fond.
Voici des images d'archives du naufrage et des personnes qui ont secourues.
C'est un lieu magnifique, et magique à la fois.


Calvaires et enclos paroissiaux

 Il faut traverser la campagne du Finistère Nord, entre Morlaix et Landerneau, pour visiter ces endroits exceptionnels datant du 15ème au 17ème siècle.

Des lieux de culte où l'on retrouve des personnages hors du commun. Parmi eux, l'Ankou, un squelette tenant une faux ou un arc. Il témoigne des origines celtes et symbolise la rencontre des morts et des vivants.

Chaque enclos est composé de plusieurs bâtiments : 

  • L'église que l'on pourrait comparer à un grand théâtre, par la présence de ses personnages sculptés dans la pierre et les poutres, regardant les saintes statues. On y retrouve les baptistères, les chaires, les retables et les autels tout aussi époustouflants.
  • Une grande arche ou une porte triomphale et son mur d'enceinte qui témoignent de la prospérité de la manufacture textile et des ports de l'époque. Cette porte ou arche marquait l'entrée du cimetière.
  • Un calvaire qui se lit comme un livre et sur lequel on retrouve des scènes de vie se mêlant à celle de Jésus
  • Un ossuaire dont plusieurs servent de bureau d'accueil. Ils ont cependant, gardé toutes les traces de leur utilité antérieure.
On a constaté que, déjà à l'époque, un combat se menait entre chaque ville. C'était celui qui aurait le plus remarquable, le plus exubérant. 

Les plus grands sont au nombre de 7.

Nous en avons visité 5. A chaque fois, nous avons été ébahies par leur particularité, leur différence et leur imposante empreinte du passé.

Guimiliau était notre priorité. C'est l'enclos le plus époustouflant. Les personnages sont principalement sculptés dans le granit.

A savoir : En breton gwic signifie bourg paroissial et miliau était le saint patron fondateur, prince descendant des rois de Bretagne. Invoqué pour les guérisons des ulcères et rhumatismes.
Entrons dans l'église et attisons votre curiosité.
A l'extérieur, contemplez l'ossuaire et le calvaire
Lampaul-Guimiliau vient du breton lan (ermitage) et paul (St Paul Aurélien, fondateur de l'évêché de Guimiliau. Il aurait terrassé un dragon. Une statue le représente dans l'église.
Dirinon est composée de Diri (chênes) et Non (Ste Nonne). Violée par le prince Ceredig, Ste Nonne se serait réfugiée dans la forêt de Talarmon et aurait donné naissance à son fils...
Sizun dont l'étymologie est incertaine. Cependant, elle est placée sur une ancienne voie romaine.
Pleyben viendrait de Plebs (bourg) et Yben (St breton plus ou moins mythique). L'église était en restauration.
Nous y retournerons l'année prochaine et en verrons certainement d'autres tout aussi somptueux. En attendant, n'hésitez pas à les visiter. Il existe un parcours des enclos disponible dans chaque office de tourisme, dont la route est la suivante :