Les animaux de la place Napoléon - La Roche sur Yon (85)

Dans le cadre d'un projet d'aménagement urbain et de grands spectacles de rue, l'association "La Machine", connue pour son célèbre éléphant qui déambule à Nantes, a gagné l'offre de marché lancé par la Ville de La Roche-sur-Yon et la Région des Pays de Loire.

Napoléon n'est plus seul sur la grande place du Centre-Ville qui porte son nom.

                                        

Dans des bassins aménagés de végétaux, les animaux issus de la collection secrète de sa campagne d'Egypte l'ont rejoint en 2013.

Leviers et manettes sont à la disposition du public. Chacun peut s'amuser à leur donner vie.

Tous les ans, les animaux bénéficient d'un bilan de santé. 

Le dromadaire

Le grand duc

Le crocodile

Les crapauds

La perche du Nyl
Ibis

Si vous passez pas là, arrêtez-vous, un bon moment de détente vous y attend.

Seul bémol : Dans une si grande ville, il est inadmissible de ne trouver aucun toilette public en bon état. 

Les Flammants roses



Terres de légendes (79) 2


Les êtres de légende

Il y a la légende de Gargantua ou la naissance du Marais poitevin

Il advint que Gargantua, venant de La Rochelle, et se dirigeant vers Niort, à la suite d’une beuverie prolongée, se vit contraint de s’arrêter pour évacuer le trop plein de ses libations. Posant un pied sur la cathédrale de Luçon, l’autre sur le clocher de l’église de Niort, et se tournant vers l’ouest, il fit le geste libérateur qui, tout en le soulageant, inonda un pays qu’il arrosait ainsi jusqu’à la mer. C’est ainsi que le Marais Poitevin fut conçu !

En fouillant un peu, il y a plusieurs petites légendes le concernant :

  1. sainte Macrine, montée sur une mule ferrée à l’envers, fuit devant Gargantua qui a jeté son dévolu sur elle. La bête, fatiguée, s’arrête dans l’île de Magné, près du champ des Idoles, où l’on sème de l’avoine. Lorsque Gargantua arrive, l’avoine est miraculeusement prête pour la moisson, et le paysan nie avoir vu quiconque passer depuis le moment où il semait. Gargantua abandonne sa poursuite et secoue ses sabots pour former les buttes de Sainte-Macrine et de la Garette
  2. clocher de Notre-Dame de Niort, les pieds sur ceux de Fontenay-le-Comte et de Luçon.
  3. un gros mamelon arrondi dans la vallée de la Sèvre, près de Saint-Maixent, et de la route à la Motte-Saint-Heraye, est un Étron de Gargantua, qu’il dépose un pied dans l'île de Montaï, près de Palu, l’autre sur le coteau Pèss’Marin, près de Nanteuil.
  4. Gargantua boit le Thouet au gué de Ligaine, près de Taizé. Puis il mange six bœufs, avec une charrette chargée d’épines et le bouvier et s’endort. Il forme deux buttes en vidant un de ses sabots à Montcoué, l’autre à Tourtenay, avant de poursuivre sa route vers le nord, par Saint-Léger-de-Montbrun et Oiron. Il avale alors un moulin sur les côteaux de la Loire, et en meurt car les ailes continuent de tourner dans son ventre.
  5. Gargantua avale l’eau de la mer qui s’étendait jusqu'à Niort, ce qui forme le Marais Poitevin.
  6. Gargantua boit la Sèvre Niortaise avec un bateau et assèche le Marais Poitevin.

Vous avez également la légende du Soldat et du Dragon de Niort

Il est décrit comme un énorme serpent ailé amphibie sévissant aussi bien dans le marais proche et la Sèvre Niortaise que sur la terre ferme. La légende raconte qu’il fut tué par Jacques Allonneau, un soldat déserteur, à qui on promit la grâce s’il parvenait à anéantir le monstre qui désolait tout le pays. Ce courageux militaire parvint à blesser mortellement la Serpe en lui enfonçant son glaive dans la gorge. Croyant la bête morte, il ôta le casque de verre qui le protégeait du venin, ce qui entraîna sa perte, car le dragon l’empoisonna dans un dernier souffle. Ainsi, ils périrent ensemble. La légende fait écho aux dragonnades, nom donné aux persécutions dirigées au XVIIème siècle, sous Louis XIV, contre les communautés protestantes. En effet, ce sont les Dragons, corps d'armée du roi, qui étaient chargés de convertir par la force les huguenots.


En 1992, cette légende locale est illustrée par l'installation de quatre dragons en bronze rue Amable Ricard. En 2011, ils sont déboulonnés pour permettre les travaux pour rendre piétonne la rue. Afin de matérialiser les entrées du centre-ville, deux têtes sont transférées en 2012 en haut de la rue Ricard et les deux autres rue du Temple.


Et la légende de Mélusine
Mélusine, divinité celte aux formes serpentes, signifie "merveille" ou "brouillard de la mer". Fée bâtisseuse, elle œuvre au clair de lune jusqu'au chant du coq. Si un curieux la surprend, elle arrête son ouvrage. Il manque de cette façon, par exemple, la dernière pierre de la flèche de l’église Notre-Dame de Niort. 

En Albanie, le roi Elinas rencontre une belle inconnue au bord d'une fontaine, et elle accepte de l'épouser pourvu qu'il lui promette de ne pas la voir pendant ses couches.
Celle-ci, Pressine, met bientôt au monde trois filles : Mélusine, Mélior et Palestine. Mais, Elinas ne peut s'empêcher d'entrer alors qu'elle les baigne. Aussitôt, Pressine s'enfuit avec les bébés, et gagne l'île d'Avalon.
Ayant grandi, les trois sœurs apprennent la faute de leur père. Elles décident de le punir en l'enfermant sous une montagne. Pressine, qui n'avait sans doute pas oublié Elinas, ne peut rien changer à leur geste, mais, furieuse, elle punit à son tour ses filles : Mélior sera condamnée à garder un épervier dans un château d'Arménie ; Palestine sera enfermée dans le "Mont Canigou", avec le trésor de son père ; et Mélusine se transformera tous les samedis en serpente "du nombril en aval" et ne pourra échapper à cette malédiction qu'en épousant un homme qui accepte de ne point la voir en cette situation.
Raimondin, dont le père, le comte de Forez, avait lui aussi rencontré une fée au bord d'une fontaine, est élevé chez son oncle, le comte de Poitiers. Hélàs, Raimondin le tue accidentellement au cours d'une chasse au sanglier. Éperdu de douleur, il erre à l'aventure à travers la forêt de Coulombiers.
C'est ainsi qu'il parvient à une fontaine où se tenaient "trois dames de grand pouvoir". Tout à sa peine, il ne les remarque pas, mais Mélusine quitte ses compagnes, vient vers lui et arrête son cheval. Il est immédiatement ébloui par sa beauté. Elle l'appelle par son nom, et lui promet bonheur et prospérité s'il l'épouse. Il devra seulement ne jamais chercher à savoir, ni révéler à quiconque où elle va et ce qu'elle fait le samedi.
C'est ainsi que Raimondin va devenir le plus puissant seigneur du Poitou. Les noces sont somptueusement célébrées. Près de la fontaine où ils se sont rencontrés, Mélusine édifie le château de Lusignan. Et elle donne naissance à dix fils, dont les huit premiers sont porteurs d'une tare physique. Mais aucun nuage ne vient pour autant ternir le bonheur et la prospérité du couple ...
Jusqu'au jour où le frère de Raimondin insinue des choses sur les activités de Mélusine le samedi. Raimondin, bouleversé, ne peut s'empêcher de rejoindre le bas de la tour où elle s'est enfermée. De son épée il perce un trou dans la porte, et il découvre sa femme prenant son bain, "jusqu'à la taille, blanche comme la neige sur la branche, bien faite et gracieuse, le visage frais et lisse. Certes on ne vit jamais plus belle femme. Mais, son corps se termine par une queue de serpent, énorme et horrible. "
Le pauvre homme, pris de frayeur, se signe. Mais, très vite, il rebouche le trou. Il retourne auprès de son frère et c'est contre lui qu'il rejette sa fureur. Il déclare Mélusine irréprochable, et le met à la porte du château.
Mélusine, de son côté, feint de ne s'être aperçue de rien, et la vie continue comme avant ...
Jusqu'au jour où un de leurs fils, Geoffroy la Grand'Dent, incendie sauvagement l'abbaye de Maillezais, avec les moines qu'avait rejoints son frère Fromont. Raimondin, horrifié, voit là le signe du caractère diabolique de sa femme, et il ne peut s'empêcher de la traiter en public de "très fausse serpente".
C'en était trop, le serment était rompu. Mélusine saute par la fenêtre. Elle redevient serpente, et s'envole. "Elle fait trois fois le tour de la forteresse, poussant à chaque tour un cri prodigieux, un cri étrange, douloureux et pitoyable."
Raimondin ne l'a jamais revue. Mais on dit qu'elle revint nuitamment allaiter ses deux derniers fils qui n'étaient pas sevrés. Et qu'elle se manifeste, en criant, chaque fois que la mort va toucher sa descendance, ou que son château s'apprête à changer d'occupant.

Déportation des Prêtres réfractaires sur l'île de Ré (17)


La constitution civile du clergé fut votée par l'Assemblée Constituante et les déportations des prêtres réfractaires commencèrent en 1792.
             

Ces panneaux de bois peints sont dédiés à la mémoire des 1023 prêtres réfractaires déportés sous le Directoire de 1798 à 1801, enfermés à la Citadelle de Saint-Martin, et dont 61 d'entre eux y sont morts, ensevelis furtivement, sans aucun honneur funèbre, quelque part au pied des remparts. 

Les 4000 prêtres réfractaires arrêtés devaient être déportés vers la Guyane, mais devant la menace de la marine anglaise, seulement 300 traverseront l'océan. Les autres ont été acheminés vers les îles de Ré et Oléron. 

Ils vécurent entassés dans la citadelle en mauvais état, souffrant notamment de disette. Seuls quelques malades purent être soignés à l’hôpital Saint-Louis qui offrait trop peu de place. 
Des bonnes âmes de Saint-Martin leur faisaient passer de quoi dresser des autels et célébrer la messe. Elles recommençaient quand il y avait confiscation.
 
Le consul Bonaparte, par arrêté du 6 septembre 1800, demanda le transfert des prêtres déportés en Guyane vers Ré et Oléron. Mais, suite au concordat signé le 16 juillet 1801 entre Bonaparte et le Pape Pie VII, les prêtres déportés ne rejoignirent ni Ré, ni Oléron. 

La citadelle fut peu à peu évacuée. Les derniers prêtres furent libérés le 4 août 1802. Le monument en angle présente 3 tableaux et 4 statues de Raymond Delamarre (4 Béatitudes) au-dessus de la liste des 61 victimes non retrouvées.

N'oublions pas non plus, l'île Madame, l'île d'Aix, Brouage et Rochefort. Tous les ans, l'île Madame commémore ces 829 prêtres déportés qui ont été embarqués sur deux navires négriers pour partir vers la Guyane, mais qui ne quitteront jamais l'embouchure de la Charente. 547 d'entre eux ont succombé aux mauvais traitement infligés dans les navires. 254 sont enterrés sur l'île Madame, 226 sur l'île d'Aix, et 67 à Rochefort. 

Tous les ans, un pèlerinage au départ de Port-des-Barques à lieu vers l'île Madame. 

La Croix de galets sur l'île Madame


Abbaye de Saint-Pierre à Airvault (79)

La date exacte n'est pas connue, mais elle se trouve comprise entre deux dates limites recouvrant celles données :
- par sa fondatrice Aldéarde d'Aulnay, vicomtesse de Thouars, qui se marie en 965 avec Herbert, vicomte de Thouars, et sa mort à Thouars en 1010.

Pierre II, évêque de Poitiers, nomme Pierre de Saine-Fontaine, ancien moine augustinien de l'abbaye de Lesterps, à la tête de la communauté d'Airvault à la demande des seigneurs de Thouars Aimery. Celui-ci instaure  la règle des chamoines de Saint-Augustin. Un important remaniement intervient au cours du premier tiers du 13ème siècle : le vaisseau central de la nef et le chœur sont couverts de voûtes d'ogives ; des fenêtres hautes sont aménagées dans les murs du vaisseau central de la nef.
L'Abbaye Saint-Pierre est construite selon un plan en croix latine que l'on retrouve assez fréquemment dans les églises des principales abbayes poitevines des 11ème -12ème siècles avec longue nef à vaisseau central. 

Vous trouverez dans cette abbaye le tombeau de Pierre de Saine-Fontaine. Celui-ci se présente sous la forme d'un couvercle de sarcophage à deux rampants qui est porté par quatre atlantes agenouillés. Neuf arcades en plein cintre sont sculptées abritant peut-être huit apôtres encadrant le neuvième personnage au centre qui pourrait être le Christ. Les autres personnages, quatre à gauche et quatre à droite sont en marche, ils s’éloignent ou se rapprochent du centre. Peut-être avons nous là, l’épisode où le Christ a envoyé les apôtres évangéliser le monde. Admirez les belles voussures à corde tressée sur des colonnes à vis. Sur le côté, on peut distinguer la croix de malte.

Vous pouvez remarquer que la sculpture est très présente. Dans la nef, les chapiteaux des piliers sont agrémentés d'un riche décor divers et variés. Des animaux, des feuillages, des sirènes, une scène de banquet, des chevaliers, des soldats combattants. Les chapiteaux sont encadrés de statues debout qui portent des livres, et sont soutenues, le long des colonnes, par des monstres qui grimacent. Les clés de voûte de la nef ont une ornementation luxuriante. Je n'ai jamais vu cela. Nous voyons aussi bien les travaux des paysans qu'à l'histoire d'Adam et Ève. 
Du cloître il ne reste pas grand chose. Les troupes protestantes incendient le cloître et les bâtiments. Les chamoines sont alors logés dans des maisons de ville. Le cloître ne sera jamais reconstruit et il faudra attendre 1660 pour qu'un nouveau logis abbatial soit élevé à l'emplacement de l'ancien. Une rue traverse l'aile orientale du cloître au ras de l'abbatiale (un vrai sacrilège) ne laissant subsister de celui-ci, que ce que montre l'image ci-dessous : la façade fort attachante d'une salle capitulaire. 
Voici un plan d'Airvault au temps de l'Abbaye. Remarquez l'étendue de celle-ci.