Terres de Légendes (79)

La légende de Saint-Carlais

C'est l'histoire de deux servantes de ferme qui se promettent d'aller ensemble, le lendemain, laver leur linge au lavoir de Saint-Carlais. Elles s'accordent pour être très tôt sur les lieux afin d'occuper les meilleures places, celles qui sont proches de la fontaine où l'eau est bien évidemment la plus claire.

La plus éloignée des jeunes filles doit appeler sa camarade au passage. Cette dernière, dans la nuit, entend un appel. Elle s'habille vivement et la voilà partie, portant son linge sur sa "courge", pièce de bois servant à cela. Elle se presse pour tenter de rattraper son amie. En arrivant au lavoir, elle constate avec terreur que la place est occupée, mais pas du tout par l'autre jeune fille qui, restée dans son lit !
C'est alors qu'elle aperçoit un être fantomatique vêtu de rouge,  qui est là ... et cette apparition s'adresse à la pauvre servante effrayée :

"Guenille, guenillon
Prête moi ton savon
Pour savonner mes fonds
Si tu n'avais l'herbe d'armise*
Entre ta peau et ta chemise
Elle serait belle l'entreprise"


La servante, toute tremblante de peur se sauve et revient en courant à la ferme.
Mais, la pauvre jeune fille apeurée meurt juste après avoir conté sa rencontre peu banale.

armise : armoise, plante protectrice contre les maléfices

De Saint-Carlais, il ne reste plus que le lavoir (qui ne tarit jamais) et une atmosphère qui tient au lieu et à une légende.  Accès au lavoir en suivant les fléchages ou les circuits de randonnées "Boisragon".

Le village
Le village de Saint-Carlais, se situait dans la vallée du Chambon. C'était un hameau de quelques maisons, autour d'une église, possédant une fontaine, un lavoir et un moulin.

D'après un document des archives départementales des Deux-Sèvres, on sait qu'en 1651, l'église de Saint-Carlais était en ruine et qu'elle était entourée d'un cimetière. Il semble qu'il n'y ait plus d'habitants dans cette vallée car le même document explique que toutes les maisons (sous-entendu habitées) de la paroisse de Saint-Carlais se trouvaient à Boisragon.

Tout ceci, serait également corroboré par une autre thèse qui assure que Saint-Carlais était ruiné en 1568, soit près d'un siècle plus tôt. Le "Journal de Michel et Guillaume Le Riche" attribue aux troupes de Pluviault (chef de guerre huguenot qui sévît dans la région) la destruction et l'incendie de Saint-Carlais.

Il est aussi possible que l'église et le village aient déjà été victimes de destructions en 1360, époque marquante de la "Guerre de Cent Ans" avec une poussée anglaise qui entraîna le retranchement de la population dans l'église de Brelou, fortifiée pour la circonstance.

En 1714, l'un des seigneurs de la famille des Chevalleau de Boisragon, devenu catholique, fit reconstruire à Boisragon l'église de Saint-Carlais. Celle-ci fût consacrée en 1728. Elle existe toujours, vendue comme bien national à la Révolution. Aujourd'hui, elle est utilisée comme bâtiment agricole.

La Mothe St-Heray 79

D'où vient le nom de la Mothe Saint-Héray
Ce bourg découle de la réunification de deux bourgs au début du XV ème siècle. La Mothe, « mot ancien signifiant : motte médiévale érigée pour lutter contre les Normands qui allèrent jusqu’à Melle », et Saint-Héray (auparavant « Sensiac ») datant du regroupement au VIe siècle de familles d’agriculteurs autour d’Arédius qui a donné son nom au bourg. C’était le petit-neveu de Clovis qui avait acquis là une maison de campagne.
Historique 
Il ne subsiste du château que son orangerie et deux tourelles. C'est un long bâtiment à deux niveaux en pierre et brique de style Louis XIII. Le château fut rasé en 1842. L'orangerie se présente comme un corps de bâtiment qui s'ouvre au rez-de-chaussée et du côté sud, par cinq arcades en anse de panier. Les portes sont surmontées d'entablements et de frontons. Ces constructions étaient édifiées au milieu de parterres où se trouvait une pièce d'eau. Un jardin à la française avec grand canal au sud devant les deux pavillons y fut créé.
Il n’en reste rien, mais on peut cependant voir au Musée d’Agesci de Niort des boiseries sauvées de la chapelle du château. Elles sont peintes et représentent des scènes bibliques.
La commune, comme certaines autres du département, a la particularité de posséder, en conformité avec les dispositions d'une loi impériale, deux cimetières, l'un catholique, l'autre protestant (jouxtant un nouveau cimetière « multicultes ») en plus bien sûr des nombreux cimetières privés familiaux créés dans leurs propriétés, aux XVIIIème et surtout au XIXème siècle, par les descendants de huguenots, initialement écartés, au temps des persécutions religieuses et des « dragonnades » du temps de Louis XIV, des cimetières catholiques. 

Les dragonnades sont les persécutions dirigées sous Louis XIV contre les communautés protestantes de toutes les régions de France pour l'exercice de leur culte.



Qui est ce personnage méconnu du Poitou ? (79)

C'est un homme méconnu Monthois qui est né dans cette commune le 13 décembre 1732 et mort à Paris en 1791. C'est une figure majeure de la révolution. 

Il fut confié très tôt à un oncle maternel, curé de Nanteuil.  Celui-ci le prédestine au sacerdoce, mais, dans un âge plus avancé, une autre vocation le prend. Il étudie le droit en suivant les cours de la Faculté de droit de Poitiers. Il fit dans cette ville la connaissance d'une demoiselle riche et d'une condition sociale plus élevée que la sienne, pour laquelle il s'éprit d'une vive passion. Les sentiments étant partagés, il osa demander sa main. Indignés d'une telle audace, les parents de la jeune fille ne se contentèrent pas d'un refus hautain. Ils firent renfermer leur fille dans un couvent, où elle mourut de chagrin. 

Il retourna au séminaire et fut ordonné prêtre en 1759. En passant par Gençay, Chérigné près de Chef Boutonne, il se donna totalement à ses paroissiens qui lui rendirent bien. Il eut bientôt une grande influence dans sa localité.

Il prit la tête des prêtres du Poitou désirant rejoindre le tiers-état. Il défendit le bas-clergé à Poitiers. Il fut le 1er prêtre à rejoindre les rangs du Tiers États et être élu député lors des élections du 1er avril 1789. Il est alors reconnu par ses pairs. 

Modeste curé de campagne, il se révéla rapidement un ardent défenseur des Droits de l'Homme. Il fut un farouche adversaire de la peine de mort et un grand défenseur  pour le mariage des prêtres. 


QUI SUIS - JE ?