Château de Chenonceau (37)

Partez pour un voyage à travers les époques à l'occasion d'une escapade au château de Chenonceau. Ce majestueux château fut construit en 3 étapes et par 3 grandes dames de l'histoire. Impatiente d'admirer l'intérieur de ce monument, comme la plupart des personnes ici présentes.

Je prends cette longue allée de platanes deux fois centenaires vraiment magnifique, qui mène au monument. Je suis accueillie par deux sphinx majestueux qui terminent cette grande allée, qui proviennent de la "Pagode de Chanteloup", et qui marquent l'entrée de l'avant-cour.  Je commence par le château. Chenonceau est construit, aménagé et transformé par des femmes très différentes de par leur tempérament. Il est édifié par Katherine BRIÇONNET en 1513. Le pont n'existait pas encore. 

                                                        L'avant-cour et la Tour des Marques. 

En construisant le château de Chenonceau sur le cher au XVIème siècle, Thomas BOHIER et son épouse Catherine BRIÇONNET rasent le château fort et le moulin fortifié de la famille des Marques.

 
Nouveau château est édifié en 1513 sur les piles de l'ancien moulin
(pas encore de pont)

La plate forme d’origine est gardée mais ne devient qu’une esplanade d’accès au nouveau château. Des anciens bâtiments, ils ne restent que la tour des Marques et le puits attenant. Les travaux durent de 1513 à 1521, et sont dirigés par Katherine BRIÇONNET, pendant les longues absences de son mari.

                        Le puits orné d'une chimère et d'un aigle, emblème de la famille des Marques.
 
Je pénètre dans le château par une porte d'entrée monumentale qui est surmontée d'un balcon richement sculpté. La porte qui est d'époque François 1er, est en bois peinte et sculptée. On y voit les armes de Thomas BOHIER (à gauche), et celles de son épouse (à droite) est la salamandre de François 1er et une inscription. 
  
                                                                        Porte de droite
En 1547, le roi Henri II fait cadeau de Chenonceau à sa favorite, Diane de Poitiers. Jusqu’alors simple demeure au bord du Cher, le Château devient grâce aux aménagements de Diane de Poitiers, la référence que l’on connaît aujourd’hui. Elle engage des travaux pour construire le fameux "pont enjambant" le fleuve et agence ses propres jardins.
Dessin de Chenonceau après le construction du pont en 1559, bien celle de la galerie. À gauche, on distingue le petit châtelet qui abrite un pont-levis pour accéder aux jardins de la rive gauche du cher.

En entrant dans le château, j'ai découvert un splendide passage couvert de voûtes d'ogives dont les clefs, décalées les unes des autres, forment une ligne brisée. Vous le voyez également dans l'escalier qui mène au 1er étage.

Chaque pièce, de la chambre colorée de Diane de Poitiers à l’austère chambre de Louise de Lorraine, est sublimement décorée d’objets précieux, de tapisseries grandioses, de chefs-d’œuvre, de mobiliers d’époque. Impossible de ne pas tomber sous le charme des lieux. 
Salle Louis XIV
Chambre de Diane de Poitiers favorite du roi Henri II, à laquelle il avait offert le château de Chenonceau. 

Henri II grièvement blessé le 30 juin 1559, à 40 ans, lors d'un tournoi, meurt quelques jours plus tard. Plus d'obstacle alors pour Catherine de Médicis, sa veuve, de récupérer le château...
On distingue sur la cheminée les initiales HC entrelacées : le H d'Henri II et le C de son épouse Catherine de Médicis, dont un portrait trône sur la hotte. Fauteuils Renaissance recouverts de cuir de Cordoue.
En 1576, Catherine de Médicis fait construire une galerie, magnifique salle de bal, sur le pont de Diane de Poitiers. Longue de 60 m et large de 6 m, elle est éclairée par 18 fenêtres. Elle se caractérise par un sol carrelé de tuffeau et d’ardoise et un plafond à solives apparentes.

L'étude verte de Catherine De Médicis

 Magnifique plafond de style italien à caissons

Il est en chêne massif, très joliment décoré avec des clefs pendantes. Il date de 1525, il est d'origine. Il se trouve dans le prolongement du cabinet vert de Catherine de Médicis.

Partout dans le château, on trouve sur les murs une suite de tapisseries des Flandres du XVIème siècle représentant divers lieux : "Le siège de Troie", "l'enlèvement d'Hélène", "Les jeux du cirque dans le Colisée", "le couronnement du Roi David" et une tapisserie qui évoque un épisode de la "Vie de Samson".
Chambre de César de Vendôme avec son magnifique plafond, sa cheminée Renaissance dorée et peinte au XIXème siècle aux armes de Thomas BOHIER, une fenêtre encadrée de 2 caryatides de bois du XVIIème siècle, ses tapisseries et son lit à baldaquin.
Chambre de César Vendôme
Cette chambre ci-dessous rend hommage aux deux filles et aux trois belles-filles de Catherine de Médicis : la reine Margot, Élisabeth de France, Marie Stuart, Élisabeth d'Autriche, et Louise de Lorraine. Le plafond à caissons du XVIe siècle arbore en effet les armoiries des cinq reines.
Chambre atypique de Louise de Lorraine : Après l’assassinat de son époux le roi Henri III en 1589, Louise de Lorraine se recueille à Chenonceau. Sa chambre s’orne des attributs du deuil : plumes, larmes d’argent, pelles de fossoyeurs, cordelières de veuves, couronne d’épines…

Les cuisines du château
Les cuisines sont installées dans les énormes soubassements du château formés par les 2 premières piles du pont sur le Cher. On y trouve une salle à manger, une boucherie avec ses crochets pour suspendre le gibier, le garde-manger et un pont menant à la cuisine. 

Salle à manger
                         Garde-manger                                            La descente aux cuisines



La boucherie avec son billot patiné
Cuisine
                                      autre cuisine                                                           
                                    la cheminée est dotée d'un système de poulies pour faire tourner les broches.

Maintenant, direction le deuxième étage du château. J'empreinte ce magnifique escalier à 2 rampes qui est coupé d'un palier formant loggia à balustrade d'où l'on voit le cher.

J'arrive dans le "Vestibule de Catherine BRIÇONNET". Les plafonds à solives apparentes peints. Des médaillons en marbre au-dessus des portes, qui ont été rapportés d'Italie par Catherine de Médicis. Les 6 tapisseries représentent des scènes de chasse.

Le vestibule s'ouvre sur le balcon d'où l'on peut voir la Tour des Marques et l'avant cour, et les jardins.
En 1576, d'après les plans de Philibert de l'Orme, Catherine de Médicis fait construire une galerie sur le pont de Diane de Poitiers.
Pendant la première guerre mondiale, M. Gaston MENIER, propriétaire de Chenonceau fit aménager à ses frais, un hôpital dont les différents services occupaient toutes les salles du château. 
En face du Château, une dépendance vous présente l’hôpital militaire qui fut mis en place pendant la Première Guerre Mondiale ainsi que l’Apothicairerie de Catherine de Médicis.
Une plaque commémore les blessés qui ont été soignés pendant la guerre de 14-18 qui se trouve dans la galerie du château. 
La famille MENIER est toujours propriétaire du château.
Lors de la seconde guerre mondiale, le cher a matérialisé la ligne de démarcation. L'entrée du château se situait en zone occupée, rive droite. La porte sud de la galerie qui donne accès à la rive gauche, permit à la résistance de faire passer des personnes en zone libre. Durant toute la guerre, les allemands avaient installés une batterie et ce tenait prête à détruire chenonceau.
En continuant dans l'allée en face du pont levis, vous vous enfoncez dans la forêt et vous tomberez sur le tombeau de Louise DUPIN, aïeule par alliance de George SAND. Celle-ci organise de nombreuses réunions à Chenonceau, invitant les plus grands écrivains, scientifiques et philosophes de l’époque tels que Voltaire et Rousseau. Ses bons rapports avec les villageois ont évité au Château de subir les destructions nobiliaires de la Révolution. Selon la légende, c’est justement pour préserver ces bons rapports qu’elle fait tomber le « x » de Chenonceau pour désigner sa demeure. Je ne suis pas allée voir le tombeau, mais il paraît qu'il est remarquable.
Je me dirige vers la galerie aux attelages, je fais un petit détour et m'arrête un instant à l’hôpital du château. 
Le Jardin de Catherine de Médicis et galerie aux attelages
Le domaine de Chenonceau s'étend sur 120 ha, dont 30 ha de vigne. Son entretien se fait selon les principes de la "culture raisonnée"
Les tapisseries, fragiles, son protégées jusqu'à mi-hauteur par des vitres... d'où la réverbération... Pour le plaisir, j'en rajoute 2 de plus. 
Le cabinet italien du XVIème, exceptionnel par ses incrustations de nacre et d'ivoire gravé à la plume, cadeau de mariage fait à François 1er et Marie Stuart.


Diane de Poitiers en chasseresse
Allez-y en famille, laisse-vous transporter par ce château hors du commun.  Laisser courir vos enfants dans le labyrinthe pour une partie de cache-cache puis rejoignez la ferme avec ses lapins, canards, ânes… Un peu plus loin vous pourrez humer les différents parfums des nombreuses fleurs du potager et apprécier les jolies couleurs des légumes.

Un tableau de chenonceau avant les jardins


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