UNE EAU, UNE HISTOIRE (63)

Volvic, c'est le nom que l'on donne à la pierre sombre issue des coulées de lave.

Le charmant cœur du village de Volvic, s'articule en rues tortueuses et mérite la visite. Celle-ci à la particularité d'être construit en pierre de lave noire, (bâtiments, fontaines, église et notamment celle de Clermont-Ferrand...) est célèbre pour son eau à la fois pure et faiblement minéralisée. L’eau de Volvic naît au cœur du Parc naturel régional des volcans d’Auvergne, le plus vaste parc naturel régional de France, et aussi l’un des plus anciens. Depuis environ 100 000 ans, le site de Volvic a été le théâtre de nombreuses éruptions volcaniques : la lave et les projections volcaniques ont comblé d’anciennes vallées encaissées, creusées au sein de roches granitiques, forgeant ainsi les paysages à couper le souffle que nous connaissons. Ces coulées ont créé le cocon qui abrite la source Volvic et qui donne à l’eau minérale naturelle sa composition et son goût unique.
Un peu d'histoire : Avant la découverte et l'exploitation de la source du Goulet, les habitants de Volvic et des hameaux voisins s'approvisionnaient en eau potable dans les fontaines alimentées par différentes sources. La principale était la Source de Saint-Priest. Captée en 1467, elle est située dans le bourg, Place de la Grande Fontaine. Les religieux jouèrent un rôle important dans l'implantation de ces fontaines. En 1883, on pu constater une multiplication de fontaines et de lavoirs; tous les quartiers de Volvic étaient desservis mais le problème de l'eau n'était pas pour autant réglé. L'eau manquait très souvent à l'arrière saison, de plus cette eau s'avérait être de mauvaise qualité.

Je vais vous parler d'une personne qui grâce à sa perspicacité, son ingéniosité et sa persévérance à découvert la plus fabuleuse rivière souterraine la plus pure et qui coule toujours. Cet homme est M. LEGAY-CHEVALIER, le plus important exploitant de lave de Volvic de tous les temps, mais aussi enseignant à l'Ecole Départementale d'Architecture de Volvic, sculpteur et photographe témoin de son temps.
« Né d’un père maréchal-ferrant, il est élève de l’Ecole d’Architecture de Volvic (aujourd’hui IMAPEC – Traces de Pierre) fondé par le comte de CHABROL, il y a plus de 80 ans. Puis, il en devient l’un des enseignants et le directeur. Cette terre d’Auvergne qui porte en ses entrailles un passé volcanique inspire cet homme hors du commun qui se met à exploiter la lave que l’on utilise déjà depuis le 13ème siècle. A cette époque, cette pierre noire a approvisionné le chantier de la cathédrale de Clermont-Ferrand.  Cet homme, à une âme de leader, et se retrouve bientôt à la tête de la plus grosse exploitation de carrières de pierres à Volvic au début du 20ème siècle. Pour transporter la pierre, il songe à la voie ferrée. C’est ainsi qu’il contribue au tracé de la ligne de chemin de fer nommée « Batignoles » reliant Riom à Volvic ouverte en 1890.
C'est un homme d’affaires avisé mais aussi un humaniste, responsable syndical, il s’investit dans des projets pour améliorer les conditions de vie et de travail dans les années 1900. Il est affectueusement surnommé « Monsieur Jean ».
L’art l’intéresse et il se fait excellent dessinateur, bon sculpteur et aussi photographe…Il enseignait notamment « la stéréotomie » science de la coupe des pierres. Il était également viticulteur et… inventeur inspiré. Il fait breveter des machines pour faciliter l’exploitation de la pierre et imagine une grue démontable appelée « cheval de bois » utile pour son chantier. Ce bâtisseur est doué par une énergie créative et une insatiable avidité de connaissances, afin de maîtriser au mieux, la matière la plus dure.
Clairvoyant et intuitif, il a une âme de visionnaire. En effet, Jean LEGAY-CHEVALIER pressent la présence de l’eau dans les profondeurs des carrières qu’il exploite. Depuis son enfance, il a étudié les volcans et lu beaucoup d'ouvrages de Henri LECOQ sur la géologie, la formation des glaciers etc. Il exploitait 32 carrières, et les yeux fermés, il s'avait d'où provenait telle ou telle pierre. Il ne se trompait jamais.
Il a tant besoin de cette eau pour refroidir les lames de ses scies mécaniques. C’est en 1889 qu’il commence ses recherches. Quarante mètres de profondeur, mais rien. Il décide de continuer par une longue galerie descendante qui va l’amener finalement à une véritable rivière souterraine (80 m). 
L'eau jaillit abondante et pure. Il a alors l'idée de réaliser l'adduction en eau potable pour sa commune et l’installation de l'éclairage public. Malgré des efforts constamment renouvelés et les nombreuses difficultés tant techniques que financières, il ne put réaliser son incroyable projet. Il est mort en 1915. C'est en 1929, que les villes de Volvic, Riom et Châtel furent alimentés en eau ».
Tombe de Jean LEGAY-CHEVALIER

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