Sèvres - Manufacture et Musée nationaux (75)

Une Manufacture royale

C'est en 1740 qu'un atelier de porcelaine tendre voit le jour à Vincennes, dans une tour du château royal, durant le règne de Louis XV et sous l'influence de Madame de Pompadour, qui était la favorite du roi.

En 1756, la Manufacture est déplacée à Sèvres dans un édifice érigé grâce aux efforts de Madame de Pompadour, non loin de son château à Bellevue. Mesurant 130 mètres et s'élevant sur quatre étages, la structure est construite de 1753 à 1756 par l'architecte Laurent Lindet à l'endroit où se trouvait précédemment la ferme connue sous le nom de « de la Guyarde ». Actuellement, ce bâtiment héberge un département de l’Éducation nationale. 

Louis XV, en 1759, accorde à la Manufacture de Sèvres un plus grand rayonnement en Europe en la plaçant entièrement sous le contrôle de la Couronne. Depuis sa création, la Manufacture bénéficie du soutien et de la fidélité de Madame de Pompadour en tant que cliente et mécène.
Portrait de la Marquise de Pompadour par Boucher en 1756
En 1768, deux spécialistes de la Manufacture, Pierre-Joseph Macquer et Robert Millot, mettent à jour le premier gisement français de kaolin près de Limoges. Ce matériau est crucial pour la production de la véritable porcelaine, connue sous le nom de porcelaine dure, qui a été mise sur le marché dès 1770. La pâte dure toute fraîche est systématiquement utilisée pour la sculpture à Sèvres.

De 1800 à 1847, la Manufacture de Sèvres est dirigée par le scientifique Alexandre Brongniart, brillant scientifique, chimiste et minéralogiste, a été le pionnier de l'établissement du Musée de la céramique et du verre, inauguré en 1824.

Le Musée, d'un type innovant axé sur l'aspect technique, scientifique et éducatif, visait à exposer les manifestations les plus diversifiées de l'art céramique, à travers le temps et l'espace, dans le but de stimuler la créativité des artisans et artistes de la Manufacture tout en répondant aux besoins des chercheurs, industriels et scientifiques.


1772
Porcelaine dure

La toute nouvelle pâte dure est adoptée de façon systématique pour la sculpture à Sèvres.

1800

Alexandre Brongniart
En 1800, Alexandre Brongniart (1770-1847) est nommé directeur de la Manufacture de porcelaine de Sèvres par Claude Berthollet, à la suite de la publication de son Mémoire sur l’art de l’émailleur. Il conservera cette fonction jusqu'à sa mort en 1847. Dès sa prise de fonction à la tête de la Manufacture, il exprime son désir de mettre en place un musée-laboratoire consacré aux techniques de la céramique, influencé par deux collections significatives gardées en réserve à la Manufacture. Par ailleurs, il existe des séries de modèles en terre cuite pour produire des biscuits de porcelaine, et de plus, on trouve une collection complète de vases anciens, grecs, étrusques et romains qui provient de la collection personnelle de Dominique Vivant-Denon. Cette dernière a été acquise par Louis XVI et déposée à la Manufacture en 1786. L'institution culturelle a finalement été fondée en 1824 sous le nom de "Musée Céramique et Vitrique".

Avant de débuter la visite des salles importantes, j'ai eu l'occasion d'observer quelques grands tableaux. À première vue, on aurait pu croire qu'il s'agissait de simples reproductions de grands maîtres. Cependant, une fois que je m'en suis approchée, j'ai réalisé que tout était en porcelaine. Au cours du 19ème siècle, le responsable de l'atelier a demandé la réalisation de copies d'œuvres de grands maîtres sur porcelaine, étant donné que les couleurs demeurent immuables au fil du temps. L'exploit résidait dans le fait que les couleurs ne se manifestent qu'à des températures élevées. Ainsi, les artistes peignaient à l'aveuglette, s'appuyant sur leur créativité pour produire des œuvres exceptionnelles. 

   

J'ai acquis une multitude de connaissances durant cette visite d'une heure et demie. J'ai été particulièrement surprise d'apprendre que la porcelaine a fait son apparition en Europe au XVIIIème siècle, alors qu'elle était déjà produite en Chine depuis le VIIème siècle. Depuis le XVIème siècle, l'Europe connaissait la porcelaine chinoise, bien qu'elle ne connaissait pas son processus de fabrication. C'est pourquoi, en Europe, nous avons dû nous limiter à la faïence. La faïence est fabriquée à partir d'argile colorée, c'est l'émail qui lui confère une teinte blanche, mais jamais d'un blanc pur. Les éléments en céramique sont plus fragiles et délicats. 

Vous avez plusieurs salles. Une est consacrée aux vases de taille imposante, tel que le vase de Neptune, mesurant 3,15 mètres de haut et 1,17 mètre de large avec une masse dépassant une tonne en porcelaine dure fabriquée en 1867, qui fut le plus grand modèle jamais créé par l'usine. On trouve aussi de vastes collections d'art nouveau et d'art déco.


Il y a également une section dédiée à diverses œuvres créées dans le célèbre bleu de Sèvres, bleu de cobalt défini vers 1778. 


La visite m'a offert l'occasion d'observer toute la progression de cet art, des commandes complètes passées par des nobles de France. Elle m'a donné la possibilité d'observer les changements de modes, l'étude des teintes, les variations selon les pays.

Il est impossible de vous présenter toute la collection du musée. Des visites guidées des collections permanentes et des ateliers de production sont régulièrement organisées ainsi que des conférences, ateliers de modelage, pastillage ou encore peinture sur porcelaine. Le programme détaillé se trouve sur le site de la Cité de la Céramique. 
Musée national de la Céramique
Cité de la Céramique
2 place de la Manufacture - Sèvres



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