Saint-Maixent-l'Ecole (79), toute une histoire

Saint-Maixent est plus connue pour sa cité militaire (École Nationale des Sous-Officiers Active), mais,  j'y reviendrais plus tard. Saint-Maixent est surtout une ville d'histoire riche en architecture et cache certains trésors. 

Avant de commencer à vous décrire certains endroits, sachez qu'il est préférable de la visiter à pieds. Quand on ne connait pas, on peut tourner en rond assez longtemps.
Que vous arriviez de Poitiers ou de Niort, vous traverserez cette ville et voici ce que vous y découvrirez.

L'histoire de cette ville va de pair avec l'arrivée du Moine AGAPIT. 
Qui était Agapit ?
Agapit est né au début du V° siècle, il fut l'élève au sacerdoce et devint abbé de Saint-Hilaire de Poitiers, monastère qu'il abandonna lors de la destruction par Attila, roi des Huns. Le moine se réfugia alors en 459 sur les bords de la Sèvre dans la forêt de Vauclair, où il fonda un monastère. Les lieux étaient alors désolés et marécageux, mais l'endroit, par sa nature vierge et son silence, était propice pour une purification par la méditation. Au-delà du vallon s'étageaient des escarpements difficilement pénétrables de forêts et de ronces, masse sombre et touffue qui s'étendait jusqu'en Gâtine. Il est rejoint en 480 par Adjutor qui prit alors le nom de "Maixent". La ville porta d'abord le nom de "Saint-Saturnin" et prospéra aux VIème et VIIème siècles.


Il a sa statue à Saint Maixent L'École rue du plan de l'Abbaye.

Agape signifie en grec pour l'amour " divin " et " inconditionnel "


Il reçoit CLOVIS. Meurt le 26 juin 515, vénéré comme un saint. Par la suite, on construit un monastère à l'emplacement de sa cellule.
Les rois mérovingiens font fréquemment des dons de terres, et de biens, au monastère qui devient riche, prospère et renommé. 
Entre 848 et 866, fuyant les dévastations des normands, les moines s'enfuirent et ne revinrent qu'en 924. L'église de Saint Maixent fut reconstruite vers 940 pour abriter les reliques de Saint Maixent et Saint Léger. 
L'église abbatiale
Abbatiale très impressionnante dans une si petite ville
Une église existait à Saint-Maixent au VIème siècle car en 683 le corps de Saint-Léger y fut déposé. Cette église abritait également les reliques de Saint-Maixent. Cette église primitive fut réédifiée au Xème siècle, elle avait été détruite par les Normands.
- En 898, les moines de Saint-Maixent, qui fuient l’invasion des Normands, trouvent refuge à Redon en Bretagne, où ils restent une trentaine d'années.
Les Normands envahissant alors la Bretagne, les reliques de Saint Léger d'Autun furent alors emportées par les moines, jusqu'en Auvergne, à Ebreuil-sur-la-Sioule, où le roi Charles le Simple les autorise à fonder un monastère. Ils s'installent en mars 906.

- Les moines revinrent en 924, l
'église reconstruite en 940 abrita les reliques de Saint-Maixent et Saint Léger d'Autun.
Celle-ci fut détruite par un tremblement de terre en 1059. Plusieurs incendies ont ravagé l'abbaye et la ville en 1075, 1082, 1085 et 1116.
L'abbatiale est reconstruite entre 1093 et 1134 en conservant des parties plus anciennes de la crypte.

En 1204, Philippe Auguste déclara l'abbaye unie à la couronne de France, et en 1223, son fils Louis VIII fit construire un château-fort.

Passée sous la domination étrangère pendant la guerre de cent ans, la ville fut reprise par DUGUESCLIN le 4 septembre 1372.

Charles VII remercia la ville pour sa fidélité en lui accordant ses armes et de nombreux privilèges. Prise par les troupes du prince de Condé en 1568, reprise par les catholiques en 1569, elle fut reperdue à nouveau et reprise en 1574 par le Duc de MONTPENSIER. Les remparts en mauvais état qui dataient de 7 siècles furent rasés en 1740.



Vous avez également une magnifique crypte dans l'abbaye à voir qui se trouve sous l'autel "Crypte Saint-Maixent et Saint-Léger".
Prenez le temps de découvrir la crypte St Léger (clé à prendre à l’office de tourisme) qui se situe à côté de l'Abbaye.
L‘église Saint-Léger dont il reste les ruines, abrite la crypte du VIème siècle, elle fut construite à la fin du VIIème siècle dans le but de recueillir les reliques de Saint-Léger, Abbé de Saint Maixent (v.656 - v. 662), c’est l’une des plus anciennes cryptes de France.
Condamnée au XVIIème siècle, elle fut redécouverte par Alfred Richard en 1875 et classée monument historique en 1879.
L’accès se fait par deux rampes, l’une avec escalier, l’autre non accessible. Deux couloirs parallèles voûtés occupent toute la longueur.
Ils débouchent sur une salle rectangulaire séparée par une rangée de trois puissants piliers carrés d’où partent des arcs en plein cintre qui prennent appui sur la simple imposte des piliers.

Avant de partir, retourner à l'entrée de la ville pour admirer 
La Porte Chalon
Cette magnifique Porte  a été construite au XVIIIème siècle par le Comte de Blossac, " Marquis de la Bourdonnaie " 

Ce monument très élégant a été érigé en arc de triomphe au centre de la cité, au bord de la route nationale qui traverse Saint-Maixent l'école. Cet édifice donne un charme certain à l'accès de la rue piétonne et commerçante. Si vous continuez dans cette rue, elle vous conduira vers des petites ruelles. Vous pourrez admirez aussi l’ancienne poste devenue un musée, ainsi que la tour de l'horloge. En continuant vous arrivez à l'abbatiale. En vous baladant dans le vieux quartier de St-Maixent, vous pourrez admirer d’anciennes maisons à colombage, ses vieilles halles. Et aller vous promenez le long de la Sèvre Niortaise pour continuer à découvrir son histoire et ces vieilles pierres. 
Revenons à l'histoire de la Porte.

C'est entrée principale de la Ville. Celle-ci est flanquée de deux pavillons carrés dont le sommet est couronné d’une balustrade en pierre.

En réalité, le bâtiment est très récent et ne date que du XVIIIème siècle, époque à laquelle il remplace l’ancienne Porte de la Ville, partie d’un fief appartenant aux Chalon, vieille famille Saint-Maixentaise dont les origines remonteraient au XIIème siècle. En 1762, Monsieur de Blossac, alors "Intendant du Poitou" chargé d’aménager le tracé du nouvel axe Poitiers-La Rochelle, fait démolir et rebâtir l’actuel édifice quelques mètres en retrait sur les plans de l’architecte, et l’intègre dans un vaste ensemble géométrique constitué par les Allées Vertes et la place Denfert. Cet ensemble est classé par les monuments historiques. Les deux pavillons, qui étaient destinés a servir à l’origine, l’un pour la distribution des billets de logement des troupes, l‘autre pour la perception des droits du tarif, ont connu depuis bien des emplois. D'abord comme Mairie, salles de réunion pour les associations, bureau de vote. Actuellement, c'est l'Office du tourisme qui se trouve-là, mais bientôt ils vont déménager.
La Tour à l'horloge
Vers 1440, Charles VII avait donné à Saint-Maixent les privilèges communaux, mais ce ne fut qu’entre 1462 et 1466 que fut inauguré l’hôtel de ville de Saint-Maixent situé entre les rues de l’audience de Saint Pierre.
Les bâtiments étaient vastes. Dans le jardin se trouvait le beffroi municipal qui contenait la cloche municipale au son de laquelle les échevins étaient convoqués pour les séances.
Le Beffroi fut conservé pour servir d’échauguette (petite pièce carrée ou cylindrique) servant à avertir de la présence de troupes suspectes. Mais son principal usage fut de renfermer l’horloge de la commune qui y fut installée des 1492, d’où le nom de tour de l’Horloge.
Le corps de ville tint ses assemblées dans cet édifice jusqu’en 1758 et le bâtiment tombant en ruines, l’hôtel de ville fut transféré à la porte Chalon.


Voici quelques vieilles cartes postales que j'ai empruntées aux généalogistes pour montrer le vieux St-Maixent d'avant.
Vous l’aurez compris, vous ne vous ennuierez certainement pas, vous finirez votre journée en cheminant le long des bords de la Sèvre bucoliques et tranquilles.

Comme promis un peu plus haut, Saint-Maixent cité militaire
La ville retrouve son prestige avec l'important centre de formation militaire qui a pris possession d'une partie de l'abbaye pour la transformée en caserne.

La vocation militaire de Saint-Maixent-l'École est née dans les tourments de l'Histoire et le fracas des batailles.
  1. Déjà, en 1224, apparaît la mention du château royal. Saint-Maixent devient une place forte pour protéger le fief royal du Poitou contre les Anglais.
  2. En 1878, la ville accueille le 114ème Régiment d'Infanterie. Le conseil municipal et le député-maire PROUST, soutenus par le préfet des Deux-Sèvres et Léon GAMBETTA, parviennent à convaincre le ministre de la guerre d'implanter une école militaire dans l'ancien château et ses dépendances.
  3. En 881-1925 : École Militaire d'Infanterie, est le nom du premier centre d’instruction militaire créé à Saint-Maixent, le 22 mai 1880, par décret du président de la République, Jules GREVY. L'Ecole Militaire d'Infanterie (E.M.I.) s'installe sur l'emplacement de l'ancien château, qui fût rasé pour la circonstance en 1881.
  4. En 1925-1940 : Par décret du 23 octobre 1925, l'École Militaire d'Infanterie devient l'École Militaire de l'Infanterie et des Chars de Combat (E.M.I.C.C.) qui, jusqu'en 1940, forme plusieurs milliers d'officiers en activité et de réserve.
  5. En 1945-1951 : L'École des cadres de Saint-Maixent-l'École est créée le 10 mars 1946 et son commandement est confié au colonel GAMBIEZ. Chaque année environ 2000 stagiaires de toutes les armes et de tous les grades passent par l'école.
  6. En 1963 : Création de l'ENSOA, cette école nationale des sous-officiers d'active (ENSOA) est implantée à Saint-Maixent-l'École.
Petite anecdote : Pierre Marie Philippe Aristide Denfert-Rochereau, militaire, est né le 11 janvier 1823 à St-Maixent l'école – et mort à Versailles (Yvelines), le 11 mai 1878. D'où la place Denfert-Rochereau.

Voici une vieille carte que j'ai trouvé qui montre les paroisses dépendant de l'Abbaye de Saint Maixent. Elle est très étendue.

N'oubliez surtout pas d'aller faire un petit tour dans le vieux cimetière de Saint-Maixent. Il vaut le détour.
Le cimetière ancien

Accessible depuis l'axe principal de la ville, il existe depuis plusieurs siècles.
Les archives municipales conservent précieusement quelques dossiers concernant son aménagement depuis le 19ème siècle. Il serait antérieur à 1327.
Les tombes y sont toutes photographiées et répertoriées, mais certaines sont incroyablement attirantes de par leur beauté, leur grandeur ou leur particularité, et un calvaire en fonte qui se voit de loin.


J'ai oublié de vous parler d'un bâtiment qui a été très important pour la ville de Saint-Maixent. Celui de l'hôpital-Hospice, pendant les 2 grands conflits mondiaux.


Plan du centre Ville de St-Maixent
Le point bleu sur le plan, représente l’emplacement de l'ancien hôpital-hospice qui fût démoli en 1985. A cet endroit, vous trouverez maintenant le Centre de Gestion. 
Son histoire
Cet hôpital vue le jour grâce à au testament de Pierre-Antoine CHAIGNEAU, qui légua sa fortune à la ville. Il fut décidé de raser un ancien couvent en mauvais état, pour y mettre hôpital. La 1ère pierre fut posée en 1885 et a reçu pour nom de baptême, celui du généreux donateur. En 1900, une maternité attenante a été ouverte ses portes, mais l'ensemble des bâtiments ne répondant plus aux normes de sécurité, il fut fermé en 1975.

Sur son emplacement entre la "rue Chaigneau" et les rives de la Sèvre, nous avons maintenant un grand parc de loisirs. 
Cartes postales empruntées aux généalogistes

M. CHAIGNEAU avait un ancêtre "Jonas CHAIGNEAU" qui fut le 1er pasteur de St-Maixent. C'est lui qui fit construire en 1598 le premier temple qui se situe "rue du temple". 

Voici une photo d'un dessus livre concernant le Château de St-Maixent l'Ecole qui a été démoli par les militaires, plus une ancienne carte postale. Nous voyons que les remparts en mauvais états.

TRÈS TRÈS BONNE VISITE.


Vous avez une application « Terra Aventura » pour découvrir la ville de st Maixent tout s’instruisant et en s’amusant. Le parcours se fait en 2 heures, si vous allez très vite, en 3 h si vous prenez le temps de regarder partout.
Point de départ : le Musée du Sous-Officier. Vous découvrirez des merveilles, telle que la maison des apothicaires qui se trouve au numéro 13, dont l'enseigne HIC VALETUDO est gravée en façade. Maison de 1442. Cette très belle maison à encorbellement du XVe siècle est une prouesse de techniques de constructions à colombages.

La rue Anatole France, ancienne rue de la croix, qui va d’est en ouest, reliait la Porte des Lessons à la Porte Haute de la Croix, deux portes de ville de l’enceinte médiévale.

 


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