Bucovine 2013





blason de la Bucovine

Connaissez-vous la Bucovine ?                           Non ? 

C'est une région située au Nord de la Roumanie, adossée aux Carpates, aux frontières de l'Ukraine et de la République Moldave.




La Roumanie est une terre latine greffée sur un monde slave, croisement de civilisations de multiples origines, de cohabitation entre minorités ethniques. 
Sa monnaie est le LEU (lei au pluriel). 
Décalage horaire = + 1 heure. 
86% de la population est orthodoxe. 
La francophonie est une réalité (27% des roumains parlent le français). Le français a été enseigné en 1ère langue durant de nombreuses années. 

Petit conseil : En dormant chez l'habitant, vous aurez le plaisir  :
  • de partager des moments de convivialité
  • d'apprendre la complexité de leur histoire et leurs traditions
  • de visiter des endroits magnifiques
  • d'admirer des paysages à couper le souffle
Alors, mettez de côté vos préjugés et laissez-vous séduire. Juste un petit peu, histoire de vous donner envie de découvrir cette magnifique région.


MONASTERE DE MOLDOVIT
Classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Sur la route du monastère, nous nous arrêtons quelques minutes pour admirer le paysage. La forêt est vraiment magnifique. Après avoir parcouru plusieurs kilomètres, nous descendons du bus et passons la petite porte du monastère. Nous restons coi devant cette imposante architecture, dont le temps a gardé plusieurs traces du passé. Les fresques extérieures à peine effacées nous subjuguent par leur beauté. Nous apprenons que ce monastère a été construit en 1532 sous le règne de PETRU RARES, fils de STEFAN CEL MARE (Etienne le Grand). La signification de plusieurs fresques nous est donnée. Finalement, elles se lisent comme un livre ouvert. A l'intérieur, les photos et vidéos sont interdites. Le monastère est divisé en plusieurs pièces. Dans chaque pièce, d'autres fresques, des cierges, des reliques, jusqu'à la dernière où se trouve l'iconostase (un mur doré de personnages bibliques) derrière lequel le droit d'entrer est très protégé.







MONASTERE DE SUCEVITA
Le plus imposant de la région et le dernier à avoir reçu des fresques sur les murs extérieurs, bâti entre 1582 et 1584 à l'initiative de GHEORGE MOVILA (évêque de Radauti). Nous y entrons par le cimetière où j'aperçois le visage d'une célébrité qui ne m'est pas inconnu. MIHAI EMINESCU, ce grand poète roumain décédé bien trop jeune. Le cimetière est constitué de vieilles tombes entretenues par les familles. Quelques unes sont écrites en gaélique. Nous le traversons jusqu'à une petite porte qui nous conduit à l'arrière du Monastère. Les plus courageux d'entre nous grimpent la colline et savourent toute cette immensité. La forêt est présente et majestueuse. Après quelques minutes, nous nous dirigeons dans le Monastère. Les fresques sont bien plus nettes qu'à MOLDOVITA. Le mur entourant le Monastère les a protégées du vent et des intempéries.


Mihaï Eminescu


Monastère de Sucevita





PUTNA jumelée avec MONTMORILLON (Vienne)
Visite d'une maison traditionnelle devenue un musée
Cette maison remonte à l'empire des Habsbourg d'Autriche. Un couple de mannequin y est représenté dans leur costume traditionnel. Des vieux outils, barriques et objets d'époque y sont rassemblés, un manteau de laine est exposé dans la pièce principale. Ce manteau appartenait à la dernière personne qui y habitait. Un métier à tisser, des broderies, des tapis et dans la dernière pièce, des violons, des oeufs peints, une vieille carte de la Roumanie, un vieux bulletin scolaire et le portrait de STEFAN CEL MARE




Maison musée






Stefan Cel Mare



MONASTERE DE PUTNA
Il fut fondé par STEFAN CEL MARE en 1469. La légende veut que STEFAN CEL MARE aurait tiré une flèche du haut de la colline de la croix, qui en retombant lui aurait indiqué l'emplacement de l'autel à venir. Ce fut ensuite les flèches de 2 boyards (dénomination traditionnelle des titres aristocratiques occidentaux dans les pays orthodoxes des Balkans) qui auraient fixé ceux de l'entrée et du clocher. Son prénom est gravé d'arbres sur cette fameuse colline et une croix illuminée toutes les nuits, indique l'endroit où il se tenait. 




C'est aussi dans la crypte de ce monastère qu'il repose. Une veilleuse brûle sans arrêt au-dessus de la tombe sur laquelle maints roumains sont venus s'incliner et prier pour le repos de l'âme du voïvode (commandant d'une région militaire) et puiser des forces. Il fut sanctifié en 1992. Nous entrons dans le Monastère. Les murs extérieurs ne sont pas peints. La crypte est entourée de fresques rappelant son chemin vers les cieux et sur lesquelles est représentée sa famille ainsi que son conseiller spirituel DANIIL SIHASTRUL. En face de ce Monastère, nous visitons le musée du Monastère dans lequel des trésors sont exposés. Les plus belles pièces sont au 1er étage. Un énorme buste de STEFAN CEL MARE nous regarde en haut de l'escalier. La réplique de son épée, un grand coffre lui appartenant, des écrits, des broderies byzantines. Ce grand homme est vénéré et respecté par tous les roumains.









UN PEU DE NOTRE HISTOIRE AU CIMETIERE DE PUTNA
Devant le Monuments aux Morts, notre guide nous explique pourquoi les français sont si respectés. Au printemps 1919, les bolcheviks russes à l'est et le gouvernement communiste hongrois de Béla Kun à l'ouest, engagent les hostilités contre la Roumanie. Soutenues et encadrées par l'armée Berthelot, les troupes roumaines, malgré quelques mutineries, repoussent les bolchéviks en Ukraine et pénètrent en Hongrie, où elles occupent bientôt Budapest, entraînant la fin du régime de Béla Kun. La défaite des Empires centraux et l'effondrement de l'Empire russe permettent aux roumanophones de Bessarabie, de Bucovine, de Transylvanie et de la moitié orientale du Banat, de proclamer en 1918 leur union avec la Roumanie. Union qui sera reconnue par les traités de Saint-Germain-en-Laye en 1919 et de Trianon en 1920 : c'est la Grande Roumanie, dont la population est de 18 millions d'habitants contre 8 millions avant guerre. En reconnaissance de la contribution de l'armée française à la libération de la Roumanie, le roi Ferdinand 1er et la reine Marie de Roumanie lui offre une villa dans une commune située dans le sud de la Transylvanie. celle-ci sera rebaptisée GENERAL BERTHELOT en 1923. 


EGLISE EN BOIS DE DRAGOS
DRAGOS est le premier prince de Moldavie (a régné de 1351 à 1353). Cette église est la plus ancienne du pays. La légende raconte la découverte de la Moldavie par Dragos lors d'une poursuite d'un aurochs depuis les Maramures par delà les Carpates. Sa chienne Molda se noya dans une rivière que Dragos appela Moldova, en souvenir de son animal. Le nom se transmit plus tard à la région, la Moldavie.
En faisant le tour de cette église, on peut observer qu'il n'y a aucun clou. Cette église est un puzzle géant. Les paysans ont tenté de la garder intacte et le gouvernement ne donne aucune subvention pour son entretien et sa restauration. Elle est malheureusement appelée à disparaitre.






TECHNIQUE DE REALISATION DES OEUFS PEINTS
Technique compliquée, mais c'est tellement beau. Les oeufs utilisés sont principalement des oeufs de canne, d'oie ou d'autruche.
  1. ils sont vidés et séchés. Les trous situés aux extrémités sont bouchés à la dire
  2. l'outil de base "chisita" est composé d'un bâton sur lequel est fixé un petit tube de fer, de cuivre ou de laiton et dans lequel passe la cire d'abeille à température constante
  3. avec la "chisita" que l'on trempe régulièrement dans la cire, on dessine des motifs sur la coquille
  4. l'oeuf est trempé dans un bain colorant, ce premier bain est plutôt de couleur claire. La cire d'abeille sert de masque. Ces endroits seront protégés par celle-ci durant les bains successifs
  5. entre chaque bain, l'oeuf doit séchet quelques minutes, puis l'on fait fondre la cire doucement au-dessus d'une flamme en l'essuyant dans une chiffon.
  6. l'opération est renouvelée avec la "chisita" avec d'autres motifs et la cire d'abeilles chaude. A chaque bain, les oeufs sont passés délicatement au-dessus d'une flamme.






MINE DE SEL DE CACICA

Les marches déformées par le sel, la profondeur et les couloirs étroits font que quelque uns d'entre nous resteront à l'extérieur. M'étant juré que je défierai toutes mes peurs, je décide d'y aller. Nous descendons prudemment plusieurs mètres et arrivons dans une chapelle surmontée d'un lustre en bois sculpté. Magnifique ! 3 religions y sont présentes (catholique, orthodoxe et gréco-orthodoxe). Une messe commune y est pratiqué régulièrement. Les mineurs venaient de partout pour y travailler et cette chapelle sous-terraine se situe juste en dessous de l'église de la commune. 




Nous longeons un long couloir pour arriver dans une grande salle. Nous y retrouvons STEFAN CEL MARE et son conseiller, ainsi qu'ADAM ET EVE gravés dans la pierre. 






Nous descendons encore plus et découvrons une place avec un chalet, des tables, des chaises. Dans les couloirs sont gravés des noms et des dates. Plusieurs y sont morts. 






Un ponton posé au centre d'un petit lac, servait à se détendre. Les amoureux viennent y jeter des pièces pour leur apporter l'éternité de leur amour. 













Puis nous découvrons une salle de bal. Celle-ci est toujours utilisée. Que c'est beau ! 








Encore plus loin, nous débouchons sur un terrain de football. Notre guide nous apprend que beaucoup descende dans la mine pour s'y soigner. L'air iodé soigne les bronches et les muqueuses. Il est vrai que nous avons beaucoup éternué.

La visite est terminée. Nous sommes descendus à 75 mètres en dessous de la terre.




MONASTERE DE VORONET
Ce monastère a été bâti sous l'ordre de STEFAN CEL MARE en 3 mois et 3 semaines, suite à une victoire contre les Ottomans.
Les peintures intérieures datent de l'époque de la construction. En revanche, les peintures extérieures ont été ajoutées au siècle suivant. Le fond de la majeure partie des fresques est d'un bleu appelé "bleu de Voronet" à cause de sa teinte unique.
Sur la façade ouest est illustré le jugement dernier, sur la façade nord, on reconnaît des scènes de la création du monde et sur la façade sud se trouve un arbre de Jessé.
Dans les fresques de Voronet, les portraits imaginaires des patriarches de l'église orthodoxe roumaine et slave sont représentés pour la première fois.
Ses peintures ont donné à l'église, le surnom de "Sixtine d'Orient".




















MUSEE DES TRADITIONS POPULAIRES
Situé dans la ville de Guru Humorului, près d'une grande église d'un blanc immaculé, il parait minuscule, mais il cache bien son potentiel. D'incroyables surprises nous y attendent. La 1ère salle représente la fête des jeunes filles. Si j'ai bien tout compris, les jeunes femmes jeûnent toute la journée en préparant divers plats. A la nuit tombée, elles sortent pour accrocher leur foulard à la palissade qui entoure la maison et vont chercher de l'eau au puits. La lune leur reflètera la forme du visage de leur futur mari. Le lendemain, lorsqu'elle récupère leur foulard, la morphologie de celui-ci sera indiquée par le poteau qu'elles auront choisi la veille. 




En face, la scène représente les préparatifs de Noël. La famille s'affère au repas. Les jeunes chanteurs et musiciens passent de maison en maison durant la journée, laissant place aux anciens le soir venu.


























Dans la salle suivante, la fête se poursuit dans les rues. Chacun est revêtu de costumes différents et joue des scènes traditionnelles. Cela ressemble à un grand carnaval où la gaieté est de rigueur.

Se suivent une forge, différentes ruches fabriquées dans des troncs, les préparatifs de Pâques, des objets entièrement faits à la main par les bergers, des instruments de musique et une maquette de l'église de Dragos





FESTIVAL DES CEPES
Nous arrivons au stade de VAMA, en même temps que le défilé. La foule s'y agglutine. Sur le terrain, des groupes se forment et dansent habillés de leurs costumes traditionnels sur des musiques régionales. Ils investiront la scène à tour de rôle durant la journée. Les cavaliers s'amusent ça et là, emportant avec eux quelques personnes dans le public. Autour du terrain, une brodeuse, un coutelier, un ébéniste et bien d'autres exposent leurs articles. Il y a plusieurs concours. Un jury décidera du meilleur plat, du plus gros champignon, du meilleur vin. Tout cela est bien évidemment goûté par le public.



 





CETATEA NEAMTULUI (la forteresse de Neamt) 

construite au 13ème siècle par les chevaliers teutoniques, pour la défense contre les incursions des Tatars. Alors que STEFAN CEL MARE était en Bucovine pour rassembler ses forces, Mehmet II fit le siège de Cetatea Neamtului (Moldavie). Il positionna ses canons sur une colline avoisinante, et commença à bombarder la forteresse, en causant beaucoup de dommages. La garnison moldave était sur le point de se rendre, lorsqu'un prisionnier saxon, gardé dans le donjon, eut l'idée d'utiliser les canons contre la position des Ottomans sur la colline. Son idée fut aussitôt mise en pratique et bientôt le camps des turcs fut bombardé, forçant Mehmet II à quitter la place.


La légende raconte que, pendant le règne de Constantin Cantemir en Moldavie, c'est-à-dire à la fin du XVIIème siècle - début du XVIIIème, sur leur chemin de retour, après avoir pillé la Moldavie, l'armée forte de 20000 hommes du roi de Pologne, Jean III Sobieski, traversa Cetatea Neamtului, qui était défendue par moins de 20 hommes. Les polonais attaquèrent la forteresse, ils croyaient qu'elle contenait quelques provisions. Après quelques jours de siège, la petite garnison moldave se rend. Le roi, voyant alors la détermination des moldaves qui étaient en sous-nombre, mais qui s'étaient défendus vaillamment, leur permit de quitter sains et saufs la forteresse.









Pour ceux qui sont intéressés, voici quelques mots qui pourront vous être utiles, même s'il manque les accents sur certaines lettres :
BUNA ZIUA (Bonjour) - MULTUMESC (Merci) - LA REVEDERE (Au revoir) - NUAPTE BUNA (Bonne nuit)

Je ne vous dis pas tout. A vous de découvrir beaucoup d'autres endroits.


Merci à l'Agence Tara Autentica qui m'a fait découvrir un si joli pays rempli de si jolies personnes. (http://www.tara-autentica.com)

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